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LES NOURRITURES DU JEUNE. SIXIEME JOUR.

par Marie-José Sibille

publié dans Le quotidien - c'est pas banal ...

                                                    LES NOURRITURES DU JEUNE
                                                  FIN DU SIXIEME JOUR DE JEUNE



Aujourd'hui j'ai envie de ne plus manger de ma vie! C'est une telle libération, de tant d'habitudes, de temps consacré, d'heures obligées. Je n'oublie pas les moments formidables passés autour d'une table bien sûr, ni le goût du fruit mûr juste cueilli dans l'arbre et qui explose en bouche. Mais les pizzas surgelées réchauffées, les corvées de courses au supermarché? Même l'épicerie bio, voire le marché peuvent devenir une corvée quand ils deviennent obligés. Ça c'est pour les familles nombreuses dont les deux parents travaillent à l'extérieur. Mais même si vous n'avez plus ou pas encore ces contraintes, combien de vrais repas savourés dans votre semaine, et combien de peurs à l'idée que vous n'aurez pas ce moment d'apaisement ou d'effondrement après des heures socialement trop chargées ?
Le jeûne permet de se nourrir autrement. 
Depuis deux nuits, je ne rêve plus de nourriture. Je rêve de morceaux de vie non intégrés, non assumés, non assimilés. Ils demandent à être digérés puisque contrairement à la nourriture physique je ne peux les vomir. D'ailleurs, même pour les aliments, savez-vous que des déchets vieux de vingt ans traînent dans votre intestin?
Le jeûne crée un vide qui se remplit autrement. De la présence de Dieu, pour les plus religieux, de la présence de l'absent pour ceux qui font aussi du jeûne un rituel de deuil. Je l'ai encore mieux compris aujourd'hui. Le jeûne libère l'espace pour le deuil. Je me nourris de ma mère morte, je l'intègre, je l'assimile, je la reconnais en moi et peut ainsi la laisser partir. Et je renais autre dans les eaux du jeûne.
Aujourd'hui, je me suis nourrie de la lumière et de la chaleur du soleil, aujourd'hui je me suis nourrie des sons et de l'odeur de la mer.
Sur la plage, j'ai ramassé des coquillages. Je n'étais pas la seule. Des enfants en remplissaient leurs seaux, accompagnés par des grand-parents attentifs. Un couple de personnes âgées se les montraient avant de choisir, ensemble, ceux qu'ils allaient ramener chez eux. Les coquillages, ces cadeaux de la mer, sont-ils réservés aux enfants et aux personnes âgées? Sont-ils les seuls à voir leur beauté? Non. Ma mère en récoltait sur chaque plage où nous allions. Elle en achetait aussi dans les pays exotiques où elle partait parfois se réfugier. Mon père lui, creusait pour ramasser des fossiles, des dents de requin et des ammonites rejetés par des mers mortes, des mers très anciennes. Je reproduisais ainsi leur geste en me baissant jusqu'au sol pour récolter les petites coquilles vides de leurs habitants. Je n'avais pas envie de comprendre, juste de vivre ce moment. 
Puis j'ai laissé mon sac à dos sur la plage, et je suis partie me baigner. 
Je n'avais pas peur qu'il soit volé. 
Il ne contenait que des coquillages. 
 

LES NOURRITURES DU JEUNE. SIXIEME JOUR.

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LE JEUNE, THÉRAPIE COMPLÉMENTAIRE OU ALTERNATIVE ?

par Marie-José Sibille

publié dans Le quotidien - c'est pas banal ...

                           LE JEUNE, THERAPIE COMPLEMENTAIRE OU ALTERNATIVE?

                                             FIN DU CINQUIEME JOUR DE JEUNE


Ça y est, extase, épiphanie, je me sens habitée d'une énergie nouvelle que je n'avais pas avant de commencer. Pour ne rien vous cacher, je suis arrivée au jeûne avec le premier virus de l'automne, bien canalisé et vite tué grâce aux huiles essentielles, mais fatiguant tout de même. Aujourd'hui sport, marche dans l'eau de mer, demain je me baigne! Ce n'est que le début, juste quelques heures intenses mais qui présagent bien. 
Mon article sur le sacré et le profane a peut-être été "lourd à digérer" ou "difficile à assimiler" pour certains ... Alors ce soir je vous propose juste une petite réflexion sur les mots "complémentaire" et "alternative", ces mots qui sont d'usage pour parler des thérapies qui ne rentrent pas strictement dans le cadre légal, scientifique - mais surtout scientiste - ou universitaire. D'ailleurs la psychothérapie telle que nous la connaissons et pour certains la pratiquons depuis des dizaines d'années fait maintenant partie de ces thérapies complémentaires ou alternatives depuis que la loi de 2009 à volé le mot de psychothérapeute. Mais pas encore celui de psychothérapie.
Certains médecins ouverts ou relativement ouverts acceptent les thérapies "complémentaires". Le jeûne n'en fait pas encore partie en France, mais les huiles essentielles, l'ostéopathie, la phytothérapie, l'acupuncture oui. L'homéopathie quant à elle est très décriée. Elle est assimilée à un effet placebo, c'est à dire pour beaucoup de gens à rien du tout, alors que ce terme nous parle de l'extraordinaire pouvoir de guérison par l'esprit, les croyances et les émotions. 
Ces médecins préfèrent le terme "complémentaire" à celui d'"alternatives". "Alternatives" les menacent plus en effet. Une thérapie complémentaire  se fait en "plus", une thérapie alternative se fait "à la place". Chacun devrait pouvoir faire son choix, y compris si ce choix paraît dangereux ou moins efficace à des personnes mal formées ou informées, au moins en dehors des situations d'urgence qui sont la grande victoire de la médecine moderne. Mais ce choix reste difficile en France. Les médecins qui basculent du côté des thérapies alternatives le payent souvent de la radiation de leur ordre. 
Dans le reportage d'Arte, la réussite du jeûne en Russie est bien expliqué par le ... totalitarisme d'état qui a financé la recherche, car le jeûne guérissait les malades et donc coûtait moins cher! Quand la Russie est entrée dans l'économie de marché, la recherche est devenue soumise à la rentabilité, et il n'y a plus eu de crédit pour le jeûne, thérapie anti-capitaliste s'il en est! 
L'autre ennemi des thérapies alternatives - ou complémentaires - est le scientisme dogmatique associé au rationalisme étroit et peureux qui caractérisent trop souvent notre pensée française. L'esprit scientifique, celui auquel j'ai été formé et dans lequel j'ai baigné, est fait de rigueur certes, mais aussi de beaucoup de curiosité et d'ouverture, et surtout d'acceptation du mystère et de ses propres limites. 
Alors le jeûne, complémentaire ou alternatif? Ceux qui le pratiquent depuis longtemps disent qu'ils ne connaissent plus la maladie. Ma mère a toujours regretté d'avoir abandonné le jeûne, beaucoup trop jeune, elle en parlait encore juste avant sa mort. Je suis déjà décidée quant à moi à recommencer au Printemps prochain.
 

Marmottes en extase ...

Marmottes en extase ...

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