Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Pourtant les oiseaux chantent …

par Claire Sibille

publié dans Ecothérapie

Pourtant les oiseaux chantent …

Billet d'humeur (frileuse) en cette journée de la Poésie

Résumé : L'écothérapie est une approche qui permet de toujours chercher le Vivant en nous et hors de nous. La poésie fait partie des moyens d'expression qui favorisent ce contact ! C'est ce lien que je veux mettre en avant dans cette mise à jour d’un article de 2018, et bien sûr un petit poème, en cette journée de la Poésie !

Ce matin comme chaque matin autour de l'équinoxe de Printemps, les oiseaux chantent à tue-tête autour de chez moi, tous différents, tous harmonisés, les graves et les aigus, les longs et les courts, un concert sans aucune fausse note, le concert du Vivant qui perdure.

Pourtant le temps ne s'y prête pas. Dans l'irréductible village où je vis il pleut souvent, et souvent en mars et même avril, une pluie glaciale me fait me sentir comme une éponge imbibée d'eau fourrée au congélateur. Les limaces sont partout, peut-être une des raisons du chant des oiseaux, mais même les limaces se noient ...

Pourtant les oiseaux chantent, comme si rien ne pouvait faire obstacle à l'explosion de joie vivante à peine contenue dans le corps de ces petites bêtes. Pourquoi ? Peut-être parce que l'alignement de la terre et du soleil que l'on nomme équinoxe de Printemps leur en donne l'ordre. Ils trouvent alors les ressources pour chanter coûte que coûte jusqu'à tomber parfois raides morts sous la griffe d'un chat, le plomb d'un chasseur malveillant, le pare-brise d'une voiture trop rapide, ou les coups de froid imprévus d'un climat d'humeur changeante.

Pourtant les enfants rient. Pourquoi ? Peut-être parce que l'énergie vitale ayant permis leur arrivée au monde leur en donne l'ordre. Ils trouvent alors les ressources pour rire coûte que coûte en jouant avec un caillou, en dessinant sur les gravas d'un mur en ruine, jusqu'à tomber parfois raides morts sous la griffe d'un prédateur, le plomb d'une bombe ou d'une mine, la carrosserie d'un tank aveugle, ou les coups de froid imprévus de parents à l'humeur changeante.

Je vois les oiseaux disparaître alors que je vis dans un milieu protégé. Pas de sitelle torchepot, ni de rouges-queues nichant sur la maison comme chaque année précédente. Et si peu de bergeronnettes. Mon père avait fait dans les années 80/90 une liste non exhaustive des dizaines d'espèces d'oiseaux, de petits mammifères et d'insectes vivant dans le lieu où j'habite. Quand je vois cette liste aujourd'hui, j'ai l'impression de lire la liste des habitants d'un cimetière. Une grande partie a disparu ou est devenue invisible.
Et par contre le champ du voisin est toujours rouge de pesticides. Et de honte.

Mais les oiseaux continuent à chanter ou les enfants à rire, cela s'appelle la résilience du Vivant, un thème essentiel en tant que thérapeute. Car certains enfants arrêtent de rire, se figent et deviennent tristes, pas de ces larmes vivantes qui alternent avec les rires suite à un caillou dans le genou ou la bousculade d'un ami, suite à une couche mouillée ou un ventre qui réclame un biberon ou un câlin. Non. Des larmes glacées qui coulent peu et finissent comme des stalactites au fond du regard de l'enfant. Un bébé, un enfant, un adolescent figé dans cette tristesse froide jusqu'à parfois en mourir est une hérésie que l'humanité produit depuis bien longtemps. Chez l'adulte le dégel de ces larmes anciennes par le contact avec l'enfant intérieur peut provoquer des transformations de vie radicales, aussi radicales que le passage de l'hiver au printemps. C'est le rôle essentiel du métier de thérapeute de soutenir ce dégel.

Les savoirs ne s'excluent pas l'un l'autre. La poésie, l'introspection, l'observation de la nature et l'éthologie sont tout aussi pertinentes. Alors regardons de près ces oiseaux qui continuent de chanter, ces enfants qui continuent de rire. Il existe maintenant des études qui montrent que le chant des oiseaux (et le rire des enfants ?) améliorent l’humeur et l’attention. Cette ornitothérapie, un genre particulier de sonothérapie s’inscrit dans des résultats qui confirment que les sons naturels améliorent la santé alors que les bruits de la ville la dégradent.

Tout cela s’inscrit parfaitement dans une démarche d’écothérapie !

Alors à vos plumes… d’oiseau et d’écriture…

LE LAC

Hommes avides, enfants morts.

Et moi, en corps en vie.

Devant le lac, gouttes de pluie, je m'apaise.

Nous sommes le Vivant,

Les oiseaux chantent la joie possible.

 

Pour celles et ceux qui souhaitent explorer leur âme de poète, ou pour les poètes avérés d’ailleurs, je vous propose d’écrire votre « Poème talisman », un exercice que j’ai mis en place dans mes ateliers d’écriture. Pour recevoir l’exercice, je vous invite à commenter cet article comme vous le désirez, mais en mettant un mot sur ce que représente pour vous la poésie.

Faire de son lieu de vie un refuge pour la biodiversité, possible même sur un balcon ! La LPO est aujourd'hui l'une des premières associations de protection de la nature en France. Elle agit au quotidien pour la sauvegarde de la biodiversité, à partir de sa vocation de protection des oiseaux.

Faire de son lieu de vie un refuge pour la biodiversité, possible même sur un balcon ! La LPO est aujourd'hui l'une des premières associations de protection de la nature en France. Elle agit au quotidien pour la sauvegarde de la biodiversité, à partir de sa vocation de protection des oiseaux.

Voir les commentaires

QUITTER L'HIVER ?

par Claire Sibille

publié dans Cette société - c'est la notre ! , Ecothérapie

QUITTER L’HIVER ?

Résumé : Quittons-nous vraiment l’hiver aujourd’hui ? Comment le quitter ? Faut-il le quitter ?

Ce blog est dédié au lien entre l’intime, si présent dans la psychothérapie et l’écriture, et le politique, si présent dans notre vie quotidienne, même quand on veut l’ignorer. Parfois l’intime bouscule le politique et le fait évoluer ou régresser, trop souvent c’est l’inverse. Depuis des mois, voire des années, impossible de faire l’impasse, y compris dans le lieu thérapeutique, sur l’anxiété croissante, la violence omniprésente, les « backlashs[1] » dans tous les domaines.

J’ai pris des centaines de notes sur nombre de sujets sociaux qui résonnent dans l’intime : la guerre, la montée de l’autoritarisme et du masculinisme, la gouvernance du pire, par la psychopathie ou la sociopathie assumées, comme le décrit si bien le livre « Human Psycho » de Sébastien Bohler, la chute vertigineuse de la biodiversité et les conséquences de la catastrophe climatique.

Mais aussi les ressources, toujours les mêmes, celles de l'Écothérapie : l’action locale, la créativité, dont l’écriture est une expression privilégiée, les liens proches, l’appartenance au Vivant, le plaisir d’être soi, le plaisir partagé.

Et les fausses ressources ou stratégies de fuite : l’évitement, le déni, le nombrilisme, la perte d’empathie.

Le « syndrome de la cabane », cette réaction de repli sur soi se voulant protecteur qui a été théorisée pendant la crise du COVID dont nous « fêtons » le cinquième anniversaire, se retrouve à l’identique face aux crises actuelles. Mais la cabane, j’ai eu la chance de le vivre ainsi pendant le confinement, c’est aussi le lieu où l’on peut non seulement trouver refuge, mais aussi se réunir avec nos proches autour du feu, et se consacrer à l’essentiel. Pour moi cela a été une bascule radicale dans le temps consacré à l’écriture et au lien avec le Vivant si présent tout autour de moi, chez mes proches et dans la Nature. Mon premier roman, Inventaires, en a été le fruit.

Les ressources alternatives au repli anxieux ou à l’indifférence nombriliste sont nombreuses. Aujourd’hui, en lien avec le Printemps des Poètes, je vais citer la poésie, cette écriture sensible, cette parole au plus proche de l’émotion et du vivant.

Cette semaine, beaucoup de micro-évènements, tous en lien avec le Vivant et la diversité, ont nourri ma confiance : la journée pour l’inclusivité dans le cadre de l’opération « Mars Attaque » de la ville de Pau, l’histoire d’une albatros de 75 ans (lien après l’article, allez jusqu'au bout de la page !), des mouettes jouant sur la mer, deux goélands l’un debout sur l’autre, ils m’ont fait rire ! Mon père me disait, quand, petite, je riais face aux facéties d’un animal, il te donne de la joie car il est en accord avec sa nature. Cette phrase m’a marquée. Et donc je suis en joie car en accord avec le Vivant en moi, le nom plus inclusif que je donne aujourd’hui à la Nature.

Quand on commence à citer son père – ou n’importe lequel de ses ancêtres – à tout bout de champ, c’est que l’on a cinq ans ou que l’on est tout prêt de passer l’arme à gauche, expression qui a repris du galon ces dernière années (J) en Europe.

Ou pas.

C’est aussi, j’ai pu l’expérimenter plusieurs fois, que l’on se sent à l’un de ces carrefours de la vie où le retour intérieur aux racines, à l’enfance, permet de vérifier que l’on ne s’est pas perdu en chemin, tant les détours ont été longs et les impasses nombreuses.

La poésie est un outil d’écriture du Vivant. Le Printemps des poètes, une occasion de croire en l’arrivée d’un Printemps humain, un jour.

Mais le poème que j’ai écrit et que je vous joins se veut aussi la possibilité de trouver la beauté et la créativité au cœur de l’hiver, quand le Printemps, celui des hommes, paraît si loin.

 

 

[1] Mot difficile à traduire car il signifie à la fois régression, retour en arrière mais aussi choc en retour, contrecoup.

Quitter l’hiver

 

Je sais la lune rouge et pleine,
Enceinte du printemps qui va naître.


Je sais le chant de l’oiseau, et celui du crapaud,
Je sais l’or des jonquilles et l’argent des bourgeons.


Je sais.


La sève monte, la nuit décline.


Mais l’arbre d’hiver sublime la lumière
Et ma main s’impatiente.
Peindre ses branches nues s’étirant vers le ciel.

 

 

Pour celles et ceux qui souhaitent explorer leur âme de poète, ou pour les poètes avérés d’ailleurs, je vous propose d’écrire votre « Poème talisman », un exercice que j’ai mis en place dans mes ateliers d’écriture. Pour recevoir l’exercice, je vous invite à commenter cet article comme vous le désirez, mais en mettant un mot sur ce que représente pour vous la poésie.

Les arbres qui m'ont inspirée ...

Les arbres qui m'ont inspirée ...

Voir les commentaires

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 > >>