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le quotidien c'est pas banal !

Itinéraire d'un premier roman, la suite : Des nouvelles d'"Inventaires"...

par Claire Sibille

publié dans Fiction , Le quotidien c'est pas banal !

Itinéraire d'un premier roman, la suite : Des nouvelles d'"Inventaires"...

Photos des dédicaces passées et dates des prochaines

Quelques critiques de libraires

 

Écrire un premier roman, c'est beaucoup voyager et échanger, avant, pendant... et après !

AVANT 

Je voyage entre tous les possibles en lieux et en temps.

Où ? Un lieu que je connais bien ? un pays que j'ai croisé ? un lieu imaginaire ? un lieu connu mais non nommé, protégé ?

Quand ? Pour combien de temps ? Une heure ? Un jour ? Une année ? Une génération ? Plusieurs générations ? 

Ce sont des questions essentielles dans l'écriture d'un roman. La réponse peut être évidente ou prendre beaucoup de temps à être tranchée.

J'échange avec le réel, le quotidien. Je prends des notes dans mon petit carnet. Description d'un lieu, personne rencontrée, pensée, rêve, c'est le fameux journal de bord de l'écrivain, que chacune et chacun adaptent à leur manière. Moi je suis profondément structurée-désorganisée, je crois comme beaucoup de femmes et de plus en plus d'hommes amené.es à gérer dans une journée des tas de tâches n'ayant absolument rien à voir les unes avec les autres ! Donc c'est un peu le bazar entre tous mes lieux de prises de notes, mais je finis par m'y retrouver, alors qu'une chatte n'y retrouverait pas ses petits !

 

PENDANT

Je voyage dans l'espace rétréci de ma page blanche, de haut en bas et de gauche à droite, et je remonte avant de tourner la page...

J'échange avec mes personnages : que font-ils aujourd'hui ? Qu'ont-ils à me dire ? J'écoute leurs émotions, leurs difficultés, leurs défis, leurs réponses.

J'échange avec des pros aussi. Très peu pour "Inventaires", mais quand même une fiche de lecture très utile d'une agente littéraire, Georgia Terzacou. Et avec l'éditeur pour la correction, un travail que j'ai déjà raconté, et qui m'a beaucoup intéressée.

 

APRÈS

Je voyage pour faire connaître mon livre : je viens de Paris et de Normandie (voir photos), et au mois d'avril ce sera plus local, à Oloron et à Pau (voir ci-dessous).

J'échange avec d'autres écrivain.es, des libraires, des gens passionnés et passionnants.

J'échange avec les lectrices et les lecteurs, c'est merveilleux ! Vraiment. Des bouts de vie qui se croisent et se mélangent, se nourrissent et repartent... Gratitude pour l'enthousiasme, les retours positifs, le soutien, l'envie de partage. J'espère que d'autres suivront, pour ce roman... et les suivants.

Et j'espère vous rencontrer prochainement si ce n'est déjà fait !

PROCHAINES DÉDICACES LOCALES :

- Samedi 9 avril de 16h à 18h au Centre culturel Leclerc d'Oloron

- Samedi 27 avril de 15h à 18h à la librairie l'Escampette à Pau

- Samedi 30 avril de 10h à 12h à la librairie l'Escapade à Oloron

Une jolie dédicace transgénérationnelle... et deux jolies critiques de libraires. Cliquez sur la photo pour voir les deux autres.
Une jolie dédicace transgénérationnelle... et deux jolies critiques de libraires. Cliquez sur la photo pour voir les deux autres.
Une jolie dédicace transgénérationnelle... et deux jolies critiques de libraires. Cliquez sur la photo pour voir les deux autres.

Une jolie dédicace transgénérationnelle... et deux jolies critiques de libraires. Cliquez sur la photo pour voir les deux autres.

PARIS AVEC JEAN-BAPTISTE ANDREA
PARIS AVEC JEAN-BAPTISTE ANDREA
PARIS AVEC JEAN-BAPTISTE ANDREA

PARIS AVEC JEAN-BAPTISTE ANDREA

NORMANDIE AVEC DE SYMPATHIQUES LIBRAIRES, JOURNALISTES ET LECTEURS/TRICES
NORMANDIE AVEC DE SYMPATHIQUES LIBRAIRES, JOURNALISTES ET LECTEURS/TRICES
NORMANDIE AVEC DE SYMPATHIQUES LIBRAIRES, JOURNALISTES ET LECTEURS/TRICES

NORMANDIE AVEC DE SYMPATHIQUES LIBRAIRES, JOURNALISTES ET LECTEURS/TRICES

Itinéraire d'un premier roman, la suite : Des nouvelles d'"Inventaires"...

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L’étymologie, un petit bonheur du quotidien

par Claire Sibille

publié dans Cette société - c'est la notre ! , Le quotidien c'est pas banal !

L’étymologie, un petit bonheur du quotidien

Vœux pour 2022

 

Scène prise sur le vif. Dans la voiture. Ma fille conduit. Je lui fais part de ma joie.

  • C’est super on va pendre la crémaillère dans ton nouvel appart à Bordeaux.
  • Oui, on a fait une crémaillère chez une amie la semaine dernière, c’était chouette. Mais pourquoi tu dis pendre la crémaillère ?
  • C’est la bonne expression. Tu sais ce que c’est une crémaillère ?
  • Non.

Alors je lui explique. La crémaillère, c’est la chaîne que la maîtresse de maison pendait au-dessus du foyer pour pouvoir y accrocher les chaudrons et autres ustensiles de cuisine. Et elle la pendait pour la première fois dans une nouvelle maison, une fois que le maître de maison avait allumé le premier feu dans l’âtre, en invitant voisins et amis pour signifier que maintenant, elle pouvait accueillir et faire à manger chez elle. Je vois le visage de ma fille s’illuminer. La jouissance de comprendre un mot qu’elle employait jusque-là sans se poser de question.

  • Ah bon ! C’est ça que ça veut dire ? C’est cool.

J’ai vécu des centaines de fois cette expérience, dans les dialogues en famille ou dans mes articles. Mon père m’a transmis toute jeune le virus des dictionnaires et de l’étymologie, et j’y trouve chaque fois un petit bonheur, de ceux qui rendent la vie plus lumineuse. D’ailleurs, le terme lumière a d’abord fait référence aux étoiles qui nous guident dans le ciel !

Récemment une connaissance me disait que face à la politique actuelle, il essayait en toutes choses de rester modéré. Ce mot m’a heurtée, car je ressens viscéralement qu’aujourd’hui, face aux défis de notre temps, on peut être tout sauf modéré. Ou plus exactement, que la modération est une des attitudes qui a ses propres conséquences, loin d'être anodines. Mais je n’avais pas d’argument immédiat à lui opposer, juste une opinion divergente, ce qui ne peut que fragiliser le dialogue.

De retour chez moi je me précipite donc sur une de mes bibles, le dictionnaire historique de la langue française d’Alain Rey. Et j’y trouve que modérer signifie : diminuer l’intensité. Pour une hypersensible comme moi, diminuer l’intensité voudrait dire éviter de se confronter aux extrêmes. Et donc, telle une jument de labour, avancer avec des œillères. Alors non, aucune modération possible pour moi aujourd’hui, où le monde regorge d’extrêmes. Le mot extrême signifie au départ : le plus en dehors, étranger. Quant à étranger, il fait référence à étrange : qui n’est pas de ma famille, du même Pays que moi. N’est-il pas particulièrement adapté à une époque de lutte de tous contre tous, et contre la Nature ? Une époque étrange, où le risque voire déjà la réalité, est que nous devenions tous des étrangers les uns pour les autres. Y compris, et c’est peut-être une des pires conséquences de la situation actuelle, à l’intérieur des familles et des cercles d’amis.

Les injures, à commencer par celles des gens qui nous dirigent, pleuvent jour après jour d’un bord à l’autre de la société. Et il est bon de rappeler qu’injure a la même racine qu’injustice : violation du droit, tort, dommage. Ce mot n’a acquis que plus récemment le sens de parole blessante. Ils sont nombreux ceux qui assument d’être devenus étranges par rapport aux injonctions et aux insultes (étymologiquement : sauter sur !) quotidiennes.

Comment faire alors ?

Il y a toujours eu deux manières de réagir face à une société très perturbée, quand on ne se reconnaît pas dans le discours non pas dominant, mais des dominants, ce qui n’est pas tout à fait la même chose.

La première est de s’éloigner du monde et de créer des oasis où construire un univers qui nous correspond plus. Pour cela il est recommandé, et souvent fait par les personnes qui font ce choix, de se couper au maximum de toutes les informations, médias et autres injonctions gouvernementales qui pourraient faire exploser cette bulle par leur violence. L’autre choix est au contraire de plonger tout entier dans le dysfonctionnement sociétal, de mettre les mains dans la mauvaise pâte. D’un côté les ermites et les reclus, de l’autre L’Abbé Pierre et Mère Térésa. D’un côté la méditation et le jardinage, de l’autre l’engagement militant. Aucun choix n’est meilleur qu’un autre, et certains peuvent passer de l’un à l’autre en fonction des étapes de leur vie et de leur ressenti. Je crois même qu’ils sont possibles à vivre en même temps, même si souvent opposés dans les discours.

L’étymologie est un des antidotes à la perte de sens et à l’accélération frénétique de l’absurdité de notre société. Cette absurdité est remarquablement dénoncée dans le film « Don’t look up » (Ne regarde pas vers le haut, vers le ciel) qui fait un tabac sur Netflix en ce moment.

Alors au contraire, il est temps de regarder à nouveau vers le ciel, non pas pour fuir la réalité terrestre ou pour guetter une comète assassine, mais pour y trouver une étoile, une lumière, qui pourrait à nouveau nous rassembler. C’est un vœu naïf pour l’année à venir.

Et vous savez quoi ? Naïf signifie : reçu en naissant, naturel.

Je ne peux qu’assumer alors la naïveté de mon vœu !

A voir absolument !

A voir absolument !

L’étymologie, un petit bonheur du quotidien

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