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L’hiver arrive : protégez vos émotions !

par Claire Sibille

publié dans Ecothérapie , Je suis psy mais je me soigne ! , Jeûne et Detox

L’hiver arrive : protégez vos émotions !

 

Nous sommes entourés de dépressions, annonçait la responsable météo ce matin sur France Inter. Revenant temporairement à une normalité bienvenue, novembre nous inonde enfin de ses pluies fécondes, propices aux champignons, à la repousse des arbres, à la transformation de la vie en autre vie par l’humus et le compost.

Cette saison parle à l'homme de la confrontation à la mort et du souvenir des défunts, de monstres cachés dans l’obscurité du placard ou sous le lit, de peurs ancestrales à l’entrée de la saison froide. La tristesse et l’angoisse sont de saison. Cela revient à dire qu’elles font partie du cycle de la vie et qu’il est tout aussi important de les accueillir que la joie du Printemps et les colères orageuses de l’été.

De la même manière que vous allez vous emmitoufler dans une doudoune et mettre des gants et un bonnet à votre enfant, il est important de prendre soin de vos émotions. Les accueillir, les reconnaître, les exprimer, peut-être dans le partage, peut-être dans l’écriture, le dessin ou la musique.

L’important est de ne pas les maltraiter. Trop souvent nous avons aussi peu de temps pour elles que pour nos enfants, pressés que nous sommes par les enjeux réels et supposés de notre vie d’adulte. Dépêche-toi, est paraît-il la phrase la plus utilisée par les parents. Nous l’appliquons aussi à nos émotions. Et, comme l’enfant que nous bousculons, elles se sidèrent alors, se tétanisent, et finissent par se taire, enveloppées non pas d’une chaude doudoune mais d’un nuage de stress qui finit par atteindre notre système immunitaire et notre santé.

Notre enfant intérieur ne mérite pas plus d’être maltraité que n’importe quel enfant. Bientôt, à Noël, il pourra prendre toute sa place dans la joie. Si nous avons accueilli ses peurs et ses tristesses avec empathie, il pourra alors nous couvrir de cadeaux.

Car la grande force du Père Noël, c’est d’avoir gardé vivant son enfant intérieur !

 

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Au sujet de la peur qui nous fait si peur... Et de la contagion émotionnelle.

Extrait du livre : « Le jeûne, une thérapie des émotions ? Ecoute, expression, guérison. Claire Sibille. Editions Exuvie, 2021.

« …De manière plus intime, la science a montré́ que la peur et ses réflexes associés de protection, de fuite et de défense, se transmettent directement des mères aux petits dans la nature. C’est une des clés essentielles de la survie d’une espèce. De plus en plus d’études montrent cette transmission des émotions difficiles, des stress et traumatismes, parfois sur plusieurs générations. De plus, pour des traumatismes particulièrement destructeurs, comme les abus sexuels par exemple, il existe le risque de la répétition tant que la situation n’est pas confrontée et transformée.

Ce partage émotionnel existe aussi pour les émotions positives et le sentiment de sécurité.

Nos émotions nous permettent une adaptation permanente à l’environnement.
Elles nous font naviguer dans les innombrables rencontres, informations, sensations, stimuli soutenants ou agressifs de notre entourage. Elles sont essentielles. Elles sont notre nature profonde.

Laurent, un de mes patients pris dans le carcan rationaliste masculiniste, et évitant soigneusement tout contact avec ses émotions, termine une séance où il a enfin pu laisser s’exprimer les sanglots du petit garçon maltraité : « Je suis rassuré de pouvoir pleurer ainsi », me dit-il à la fin, « c’est bon de prendre possession des émotions, cela rend humain ».

Le paradoxe, c’est que ces émotions dont l’accueil nous rend humain, nous les partageons avec les grands singes, bouleversants d’empathie.

Certains scientifiques, philosophes ou simples mortels voudraient réserver cette capacité́ d’empathie à l’être humain, mais les travaux des éthologues, les spécialistes du comportement animal, sont sans appel et confirment ce que chacun peut vivre au quotidien avec son chien, son chat, son âne, son cheval... et même son cochon d’Inde.

Chaque émotion à un rôle adaptatif particulier, la peur pour l’environnement menaçant, la colère pour l’affirmation de ses limites, la tristesse pour traverser les pertes et les séparations, le dégout pour nous protéger de l’intrusion de ce qui nous fait du mal, la joie pour le partage et le lien.

Aucune n’est négative comme on l’entend trop souvent dire. C’est le déni de l’émotion, ou son amplification extrême pour cause de stress, de traumatisme, de relation ou d’environnement dysfonctionnels qui vont la rendre toxique.

 

Livre disponible localement à l'Escapade à Oloron et à l'Escampette à Pau et dans de nombreuses librairies : https://www.placedeslibraires.fr/livre/9782491031046-le-jeune-une-therapie-des-emotions-claire-sibille/ ou su commande n'importe où.

L’hiver arrive : protégez vos émotions !
L’hiver arrive : protégez vos émotions !

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Envie de vivre ! ?

par Claire Sibille

publié dans La psychothérapie - de quoi ça parle , Cette société - c'est la notre ! , Des livres profonds ... comme une psychothérapie ! , Ecothérapie , Fiction

Envie de vivre ! ?

(Lire la présentation du salon par le responsable et mes commentaires après la photo)

L’envie de vivre, c’est le sujet du Salon du Livre de Pau, Les idées mènent le monde, où je serai présente pour la première fois avec mes trois livres édités, le samedi 19 novembre de 14h à 19h sur le stand de la librairie L’Escampette, au Palais Beaumont, salle Henri Faisans.

Pour la psychothérapeute et écrivaine éco-féministe que je suis c’est un thème parfait, mais qui demande des précisions.

En effet, je pense que la première fonction du thérapeute est de soutenir le vivant. Mais le terme « Envie de vivre » contient une ambiguïté certaine pas toujours compatible avec cette idée de soutenir la vie dans son ensemble. Car aucun doute que les prédateurs, les dictateurs, les sociopathes et les multinationales ont une sacrée « Envie de vivre ! ».

Nous allons donc prendre l’option d’une envie de vivre qui inclut l’existence de l’autre différent comme un élément fondamental de cette vie, que cet autre soit animal humain ou non humain, végétal ou minéral. C’est en tous cas ce que je vous propose dans une interprétation complexe de la théorie de l’Attachement, théorie dont Boris Cyrulnik a fait la base de sa notion de résilience, cette capacité à reprendre un développement vital après un traumatisme.

Pour le résumer en quelques mots, l’Attachement nous parle de ces liens, premiers mais pas que, ces liens intimes et engagés qui créent, quand ils sont adaptés, une suffisante sécurité intérieure pour pouvoir grandir puis mûrir avec les autres. Car l’Attachement nous dit que l’individu n’existe pas sans les autres, et je rajouterai le tout autre, la nature, le vivant. Nous ne sommes pas seuls et notre existence même est la preuve quotidienne de cette intelligence de l’univers.

Mais souvent les traumatismes, les ruptures relationnelles, les deuils, mais aussi, et de plus en plus la situation de crise majeure, et vitale, que traverse l’humanité atteint profondément cette conscience empathique de l’autre et le désir de vivre ensemble, voir tout simplement l’instinct de survie. Chez chacun de nous, mais déjà chez les enfants et les adolescents, ce qui est une des tragédies de notre société.  Suicide immédiat ou différé grâce aux addictions et à la malbouffe, repli identitaire, survie à n’importe quel prix, négation de l’autre et du commun, les troubles de notre société sont sans fin qui nous amènent vers le « suicide collectif » dont parle Antonio Guttérès, le secrétaire général de l’ONU quand même, à l’ouverture de la COP 27. Comme le dit un des intervenants du salon, Olivier Bessy, dans une belle formule : La vie se transforme en maladie identitaire chronique. L’Eldorado des psys ! mais bien plus encore des marchands de rêves, en particulier numériques, car ils permettent d’éviter le contact avec le réel.

Une des réactions compréhensibles est de s’identifier aux monstres, de s’en nourrir. Les tueurs en série et les zombies font fureur sur nos chaînes de streaming. Malheureusement ils envahissent aussi les actualités, au propre comme au figuré. Une autre, à l’opposé, consiste à fuir dans des paradis artificiels, que ce soit des romances à l’eau de rose et des frénésies consuméristes, ou des substances tout aussi addictives mais encore plus toxiques. Ces deux faces d’une même réalité, celle du déni, font obstacle aux changements nécessaires. Comme dans le superbe dessin animé Wall-E, sorti en 2008, qui n’a non seulement pas pris une ride mais devient de plus en plus proche de notre réalité, beaucoup d’entre nous sont figés devant leur écran nourris à la malbouffe, pendant que d’autres survivent sur les déchets des premiers.

Le film se termine bien, et donne de nombreuses clés pour retrouver l’envie de vivre… avec les autres, tous les autres.

Claire Sibille

Psychothérapeute et écrivaine

18/11/22

 

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Voici la présentation du commissaire général du salon. Je ne suis pas d’accord avec tout, en particulier sur sa perception de la natalité et le jugement qu'il émet sur les couples qui font un autre choix ! Il y a de multiples façons d’être parent et suffisamment d’enfants qui ont besoin d’une famille, mais il y a aussi de multiples façons de participer au monde, pour ne pas avoir d'enfant biologique si on n’en ressent pas l’envie…

Mais bon, ça vous met dans le contexte, et pour le reste, je vous donne RV samedi 19 novembre de 14h à 19h sur le stand de la librairie L’Escampette, au Palais Beaumont, salle Henri Faisans, au salon du livre.

 

La guerre fait rage en Ukraine. Une pandémie vient de paralyser la planète et n’est pas totalement contrôlée. La menace d’une catastrophe climatique rôde. L’inflation galopante et les risques de récession inquiètent. Pour couronner le tout, les citoyens s’éloignent chaque jour un peu plus de la politique et font de moins en moins confiance aux élus pour régler les problèmes. À l’écoute des bruits du monde, l’espérance d’un avenir meilleur pourrait sembler déraisonnable. Au point qu’apparait un symptôme encore inédit en France, y compris lors des périodes les plus sombres : une étude récente montre qu’un tiers des femmes françaises en âge de procréer déclare ne pas avoir l’intention de donner la vie. Faut-il alors craindre que la confiance en la vie, le désir même de vivre en soient affaiblis ? Si dans son histoire, l’humanité est responsable et coupable de nombreux malheurs, la même humanité a, au cours des siècles, conçu, imaginé, dessiné, bâti et réalisé les merveilles dans tous les domaines qui nous permettent de vivre aujourd’hui.
Qui peut espérer, imaginer que le monde puisse retrouver un meilleur futur si manquent les femmes et les hommes pour l’imaginer et le mettre en place ?
Le désir de vivre est la condition absolue, la seule chance pour qu’un jour, le monde aille mieux qu’aujourd’hui. Chaque naissance, chaque nouvel enfant est une promesse dont le monde ne peut se priver. Et la trahison de l’espérance est un crime contre l’humanité́.
De tout cela, il sera question à Pau les vendredi, samedi et dimanche 18,19 et 20 novembre prochains. Soyons au rendez-vous.

Philippe Lapousterle Commissaire général

 

RV samedi 19 novembre de 14h à 19h sur le stand de la librairie L’Escampette, au Palais Beaumont, salle Henri Faisans.RV samedi 19 novembre de 14h à 19h sur le stand de la librairie L’Escampette, au Palais Beaumont, salle Henri Faisans.RV samedi 19 novembre de 14h à 19h sur le stand de la librairie L’Escampette, au Palais Beaumont, salle Henri Faisans.

RV samedi 19 novembre de 14h à 19h sur le stand de la librairie L’Escampette, au Palais Beaumont, salle Henri Faisans.

Mes trois livres présents, qui tous traite de l'envie de vivre avec les autres, en commençant par prendre soin de soi et de ses émotions (Le Jeûne, une thérapie des émotions ?), de nos enfants et adolescents en souffrance (Juste un (très) mauvais moment à passer), de nos liens familiaux et de la planète (Inventaires).

 

"Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres". Antonio Gramsci (1891-1937, philosophe politique). Photo prise à Lasseube, devant chez moi. Merci. La gratitude donne envie de vivre.

"Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres". Antonio Gramsci (1891-1937, philosophe politique). Photo prise à Lasseube, devant chez moi. Merci. La gratitude donne envie de vivre.

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