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jeune et detox

Contre la Nausée ? Il est temps de jeûner…

par Claire Sibille

publié dans Cette société - c'est la notre ! , Jeûne et Detox , Je suis psy mais je me soigne ! , Ecothérapie

Contre la Nausée ? Il est temps de jeûner…

Le jeûne pour soigner les blessures de l’âme

 

Hier j’ai vécu une expérience désagréable en passant devant un café où s’affichait un grand panneau « Pass sanitaire obligatoire ». Quelques personnes buvaient sur la terrasse et j’ai eu l’impression de les voir à travers une vitre infranchissable.

Certains avait un air fier voire provoquant, d’autres au contraire baissaient le regard. Aucun, ce n’étaient que des hommes, n’avait l’air d’un type tranquille en train de boire son café… comme avant. Le jeune serveur, 20 ans pas plus, dépassé par la situation, montrait des feuilles à son patron, résultats de tests ou certificats de vaccination, pour être sûr que ça suffisait. Mais non, il fallait absolument un QR code. J’ai eu la nausée, littéralement, j’ai failli vomir sur le trottoir.

L’autre chose qui m’a frappé est le non-dit, les regards fuyants. Es-tu pour ? Es-tu contre ? Toutes les personnes croisées n’avaient que cela en tête mais parlaient de tout autre chose. Ou se taisaient.

Je ne parle bien évidemment pas du vaccin qui est une décision libre et individuelle, un rempart au risque perçu et à la peur sur lesquels aucun jugement n’est acceptable. Je parle de la séparativité créée, entre autres, par l’introduction du Pass sanitaire dans la société mais aussi dans les familles, les couples, les groupes d’amis, les collègues.

Il est des époques où il faut savoir se positionner.

Beaucoup plus qu’il n’est dit dans les médias et les lieux du pouvoir le font en résistant : soignants, familles, enseignants, pompiers, politiques… et des individus comme vous et moi, vaccinés ou non. Trop peu de journalistes, c’est interrogeant, même dans des journaux habituellement engagés. Trop peu de jeunes, mais je les comprends, pris dans des doubles contraintes insupportables. Laissons-leur le temps. D’autres se positionnent pour le dispositif et se réjouissent apparemment de désigner les irresponsables. Ont même commencé à fleurir sur les réseaux sociaux des groupes de dénonciation des non-vaccinés, il faut le voir pour le croire. D’autres enfin gardent le silence. Mais le silence aujourd’hui, même s’il se comprend pour de multiples raisons, est aussi un choix qui a ses conséquences.

Ne pas aller dans ce café où j’avais plaisir à venir boire un verre n’est finalement pas un grand sacrifice au regard de la blessure de l’âme que cela me provoquerait. D’autres très grands ont eu à affronter bien pire. Mais quand même : « cela est », et je ne peux pas fermer les yeux.

J’ai été tellement marquée par cette scène que j’en ai pleuré. C’est l’avantage et l’inconvénient de ce qu’il est aujourd’hui convenu d’appeler mon hypersensibilité, un des éléments essentiels de mon travail de psychothérapeute, à moi de gérer les conséquences. Je suis de celles qui peuvent être longuement traumatisées par des films, Requiem for a Dream et Gorilles dans la Brume ont été les pires mais il y en a eu bien d’autres. Je suis de celles qui pleurent régulièrement sur la mort des abeilles et des orangs-outang, sur les bébés noyés en Méditerranée et ceux qui meurent de faim ou du réchauffement climatique quelque part là-bas.

En attendant que ce soit quelque part ici.

Ces pleurs ne me dérangent pas et n’engendrent aucune dépression. Bien au contraire, ils me nettoient et me permettent d’agir en dissolvant la rage et l’impuissance. Et j’ai aussi une arme de guerre formidable, utilisée bien avant moi par toutes les personnes dont je vous joins les citations : LE JEÛNE. Souvent nommé : Grève de la faim, quand il soutient des objectifs précis.

J’ai ainsi démarré mon jeûne du mois d'août avec une intention personnelle déterminée : me débarrasser des symptômes du COVID long qui sans être aussi handicapants que certains, me gâchent un peu la vie au quotidien. En particulier les douleurs dans le nez et les sinus, ainsi qu'une perte partielle de l'odorat et du goût, et une odeur désagréable de soufre et d’oignons brûlés... Mais l’intention physiologique ne m’a jamais suffi, et ce depuis mon premier jeûne dédié à un deuil difficile.

J’ai donc aussi posé une intention émotionnelle, et même spirituelle dans ce jeûne : lutter à l’intérieur de moi contre les forces de division et les tensions négatives provoquées dans notre pays et notre humanité par nos gouvernants actuels, forces de division trop souvent relayées dans les familles, les groupes d'amis, le travail... Car nous vivons étymologiquement une période dia-bolique, puisque ce mot veut dire : ce qui sépare, ce qui divise.

Or le jeûne, en particulier centré sur les émotions, est un processus profondément unificateur. Le mot spirituel est un mot valise, il est important de le définir. Il signifie pour moi ce qui relie, au-delà de toute approche religieuse ou pratique quelle qu'elle soit. Ce qui nous relie intérieurement, avec les autres, avec le Tout Autre, le Plus grand que nous, à commencer par la Nature. C'est un grand cadeau du jeûne de nettoyer les canaux de communication pour pouvoir ressentir cet état. Encore faut-il le vivre comme un processus, et non comme le simple arrêt de l'alimentation, qui est loin de suffire.

Le risque actuel que nous courrons va au-delà d’une souffrance du corps, d’une douleur affective et relationnelle, d’une soumission ou d’une indignation mentale.

Le risque que nous courrons aujourd’hui est celui d’une blessure de l’âme. C’est d’une agression ontologique qu’il s’agit, même si elle semble imperceptible à beaucoup. C’est pour cela que je me suis permise d’employer le mot spirituel, que je n’emploie que rarement tant il est galvaudé, comme le mot amour.

Cette blessure possible de l’âme, cette intrusion d’une rupture fondamentale dans l’être, cette inhumanité mais aussi cette attaque contre l’universel contre laquelle je me dois de réagir, je l’ai vécu dans deux autres situations, pas plus :

  • l’indigence des gouvernants contre la crise écologique, voire même leur volonté de maintenir la situation en l’état pour protéger les intérêts financiers.
  • le rejet par les riches et les puissants des migrants, des pauvres de notre pays et des millions de personnes mourant sur la planète des suites de leur avidité.

C’est donc la troisième fois que j’affronte cette souffrance dans ma petite vie limitée. Je me dois d’y trouver des réponses sous peine de me rétrécir sous l’attaque.

Il y a les réponses individuelles : méditation, créativité, prendre soin des gens que j’aime… Le jeûne en fait partie. Elles sont des barrières efficaces. Mais je préfère les transformer en armure pour participer aux réponses collectives, non violentes mais affirmées dans leurs choix d’une humanité unie, égalitaire, fraternelle et libre.

Mon jeûne qui se termine aujourd’hui a-t-il atteint son but ? Je peux dire sans surprise que oui. Le rire clair qui m’accompagne, le déblocage de l’écriture car j’avais du mal à écrire tous mes ressentis, le sentiment profond que l’essentiel sera toujours à l’abri des tyrannies individuelles et collectives, la gratitude envers la vie, le désir renouvelé de manifester mon refus de toute loi injuste et de tout abus de pouvoir destructeur.

Merci au jeûne.

Et incidemment, les symptômes dont je parlais ont pratiquement disparu… Pas tout à fait quand même, il reste cette odeur de soufre assez typique du Covid long…

En clin d’œil du Diable peut-être ?

 

Pièces jointes ci-dessous :

  1. Vidéo réalisée avec Baptiste Vallé, médecin, sur le jeûne et les émotions.
  2. Addenda : Le jeûne, un processus complexe.
  3. Quelques citations inspirantes... ou non !

Le Jeûne : un processus complexe


Je voudrais répondre à de multiples personnes qui ne comprennent pas pourquoi leur jeûne, réalisé seul et pour la première fois, ne leur apporte pas les bénéfices escomptés, voir pire : fatigue extrême, reprise de poids rapide, vécu du jeûne lui-même difficile et douloureux. Le problème est que classiquement le jeûne est juste associé à la privation de nourriture et parfois d’eau, alors que le jeûne est un PROCESSUS COMPLEXE. L’accompagnement est fondamental, et si l’on veut jeûner chez soi, surtout pour un premier jeûne, il me semble opportun de trouver des accompagnements à distance, et des lectures aussi. Il existe des règles à respecter sur l'environnement, la descente alimentaire, la purge, l'accueil des émotions, les crises à traverser, la reprise alimentaire...
Personnellement j'ai choisi de jeûner d'abord en groupe et avec un accompagnement dans lequel j'avais confiance. Ce n'est qu'au bout de 5/6 jeûnes longs que j'ai fait les mêmes à la maison toute seule.
C'est trop dommage de voir autant d'efforts qui ne débouchent que sur de la frustration.
A bientôt !

 

 

Quelques citations inspirantes... ou non ! Mais en tous cas supports de réflexion.

Quelques citations inspirantes... ou non ! Mais en tous cas supports de réflexion.

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Dépression, troubles anxieux, psychotraumatismes, pathologies mentales : les effets du jeûne

par Claire Sibille

publié dans Je suis psy mais je me soigne ! , Jeûne et Detox

Le jeûne soigne-t-il aussi les troubles et les maladies psychiques ?

Dépression, troubles anxieux, psychotraumatismes, pathologies mentales : les effets du jeûne

Psychothérapeute alternative, praticienne EMDR et écothérapeute, cela fait longtemps que je cherche les voies les plus naturelles possibles pour grandir et guérir, pour prendre soin de moi et des personnes que j’accompagne.

J’ai commencé à accompagner les états émotionnels des jeûneurs car cette pratique m’a profondément transformée et aidée.

En effet, Jeûner m’a permis de tourner la page du corps malmené ou oublié suite aux blessures de la vie. Pour cela, et paradoxalement pour beaucoup, je l’ai privé de ce qui paraît essentiel et qui est si souvent superflu, addictif ou en excès : la nourriture.

 

********

 

La crise du Covid19 a remis en évidence une réalité qui lui est bien antérieure et dont il n’a été qu’un déclencheur, un accélérateur, un amplificateur : les français, et encore plus les françaises, souffrent émotionnellement. Épuisement dû à la charge mentale en tant que mère ou en tant que soignante, car beaucoup de soignants sont des femmes, en particulier les moins qualifiées et rémunérées, dépression, troubles du comportement alimentaire, symptômes post-traumatiques non soignés et souvent non identifiés, attaques de paniques, angoisse chronique et insomnie, solastalgie et plus simplement ecoanxiété, consommation massive de médicaments psychotropes, violences, la liste était déjà longue, elle n’a fait que s’aggraver.

Le jeûne peut-il avoir un effet positif sur ces troubles ?

 

Le jeûne n’est pas la première thérapie à laquelle pensent les très nombreuses personnes qui souffrent de troubles émotionnels avérés, comme la dépression ou les troubles anxieux. Quand elles passent le seuil d’une maladie invalidante, il est d'usage de parler de maladie mentale et non plus simplement émotionnelle. La schizophrénie, les troubles psychotiques ou les états limites nous font pénétrer un autre monde, un monde très marqué par l’enfermement et le médicament.

    Pourtant notre alimentation a une influence directe sur notre état émotionnel et mental. Il est donc naturel et indispensable d’étudier et d’accompagner l’effet du jeûne sur ces aspects de notre vie.

Le microbiote intestinal et son lien avec les émotions, l’alimentation et le stress est de plus en plus reconnu et validé. Nous savons maintenant que nous avons un « deuxième cerveau » dans le ventre, je préfère l’appeler le premier cerveau car il est antérieur. Si l’on prend l’exemple du neurotransmetteur cérébral bien connu par son impact sur la joie de vivre qu’est la sérotonine, il est beaucoup moins connu que plus de 90 % de cette hormone est fabriquée dans le tube digestif et qu’en conséquence notre alimentation joue un rôle essentiel dans sa production comme dans sa régulation.

De la même façon que pour une maladie physique, un trouble ou une maladie émotionnelle ou mentale est due à un ensemble de facteurs complexes.

La maladie est un phénomène complexe avec des dimensions biologiques, psycho-émotionnelles et sociales. Elle est en particulier un phénomène épigénétique, c'est-à-dire qu'elle relier l'inné, le "terrain", à l'acquis, c'est-à-dire à l'environnement et l'histoire de l'individu, qui feront que certains gênes pathogènes ou au contraire protecteurs s'exprimeront ou non, que le système immunitaire de la personne sera plus ou moins apte à réagir aux agressions, aux stress et aux traumatismes.

Les émotions malades sont omniprésentes dans notre société, ce sont les troubles d’une société de l’excès : la dépression comme pathologie de la tristesse, les troubles anxieux ou les phobies pour la peur, la violence pour la colère, les troubles du comportement alimentaire et les addictions au lieu du plaisir consenti et de la joie partagée. Il est tellement convenu de prendre de médicaments pour les calmer que certains ne se posent même pas la question d’autres approches. Et ces émotions bafouées ressortent un jour ou l’autre. Burn-out, fatigue extrême, fibromyalgie, dépression, suicide incompréhensible, maladie dégénérative, cancer inexplicable, le corps prend le relais pour exprimer les émotions interdites.

Le jeûne peut devenir une des approches permettant de soigner ses émotions, en complément d’une psychothérapie et d’un éventuel traitement médical pour les cas les plus complexes. Il a des effets impressionnants sur ces troubles si fréquents jusqu’aux troubles de la communication, ceux qui affectent notre vie sociale en provoquant chez nous la peur de l’autre et le retrait.

Il agit aussi sur les évènements douloureux, les deuils plus ou moins complexes et traumatiques, les séparations et les chagrins d’amour. Le stress post-traumatique s'amélirorera beaucoup également grâce au processus psycho-corporel en jeu dans le jeûne.

 

Les maladies mentales ou psychoses

   Ce sont les troubles psychiques les plus invalidants. Les résultats cités dans le livre de Thierry de Lestrade, « Le jeûne, une nouvelle thérapie ? » sur les études du psychiatre russe Nikolaïev avec 7 000 patients sont impressionnants. Pour la dysmorphophobie (peur d’être difforme) qui touche 13% des patients psychiatriques environ, il observe 90% de rémission si la maladie s’est déclarée dans les 12 derniers mois. Pour les psychoses et les délires de persécution, 60% ont vu leur état s’améliorer si la pathologie avait moins de 2 ans, 40% si elle avait plus de 5 ans. C’est plus que n’importe quel médicament. Il note aussi que pour calmer la douleur émotionnelle de certains malades qui peut être extrêmement dure à supporter, le jeûne, un jeûne suffisamment long, a les mêmes effets qu’un médicament psychotrope. Dans la première semaine de jeûne, on observe un effet stimulant et un effet antidépresseur. À partir de la deuxième semaine, le jeûne a un effet calmant et sédatif efficace sur les psychoses hallucinatoires. À la rupture du jeûne et pendant la reprise alimentaire on retrouve des effets stimulants et antidépresseurs, c’est pour cela qu’elle doit être particulièrement bien suivie.

La dépression

 

   Ce trouble très répandu, la dépression, va de l’état dépressif à la dépression profonde avec effondrement de la personnalité ou le suicide. On peut également mentionner la fibromyalgie, cette dépression inscrite dans le corps. Les causes peuvent être multiples, depuis une perte tragique engendrant un deuil complexe, facilement identifiable en tant que cause, jusqu’à l’accumulation épuisante au fil des années de tâches jugées absurdes et de relations sans vrai épanouissement qui finissent par effondrer la personne sous le poids du non-sens. Par exemple, combien de mères épuisées par leur charge mentale et quotidienne sont considérées voire diagnostiquées comme dépressives et invitées à prendre des antidépresseurs pour compenser le fait que leur compagnon ne participe pas aux tâches ménagères et éducatives !

   L’amélioration s’observe entre le septième et le dixième jour de jeûne, mais elle peut être de courte durée. Dans les dépressions profondes comme celles qu’accompagne Nikolaev, la guérison n’intervient qu’entre vingt et vingt-cinq jours de jeûne. Et l’amélioration ne se fait souvent sentir qu’au moment de la réalimentation.

   Mais j’ai pu constater l’effet positif du jeûne, un jeûne hydrique ou sec d’au moins cinq jours, sur les états dépressifs et les trouble de l’humeur. Le jeûne reprend les étapes du « SAFE », une méthode alternative visant à guérir la dépression avec des compléments alimentaires, à savoir : stimulant, apaisant, fortifiant, euphorisant. Mais sans compléments alimentaires !

 

   Les mémoires traumatiques et le stress post-traumatique

 

Les blessures du passé sont-elles réveillées par le jeûne ? Que puis-je attendre du jeûne pour les traumatismes que j’ai subi ?

Le corps est le réceptacle de toutes nos mémoires, de toute notre histoire.

Le corps n’oublie rien. Et nos deux cerveaux ont même tendance à privilégier la mémorisation des évènements douloureux ou des contextes difficiles car cela se révèle plus important pour la survie.

Le jeûne va réveiller toutes ces mémoires comme il le fait pour les blessures et maladies physiques et la personne va faire face petit à petit, sûrement en plusieurs jeûnes, à ses traumatismes les plus profonds. Mais le jeûne va aussi, comme pour le corps, proposer des outils de réparation et de résilience en rapport, des voies de transformation et de guérison.

L’activité des rêves en particulier est notable et a besoin d’être entendue. Les rêves parfois très violents et « cauchemardesques », très intenses émotionnellement, les attaques de panique et les crises d’angoisse, les crises de sanglots sont des symptômes de ces « crises curatives » émotionnelles.

Le lien entre le microbiote intestinal et les émotions, l’alimentation et le stress est de plus en plus reconnu et validé. Les blessures émotionnelles, les troubles émotionnels et le psycho-traumatisme se traduisent aussi souvent à travers des troubles du comportement alimentaire et le jeûne permet sa réorganisation totale.

Au final, le jeûne va aider à développer les émotions unifiantes de joie et de confiance ainsi que les capacités d’empathie.

Par ailleurs, l’accent mis par certains thérapeutes sur le traumatisme vécu plutôt que sur la personne facilite beaucoup la déculpabilisation, la prise de distance face au diagnostic et donc la guérison des blessures.

On n’est pas une maladie, on a vécu un événement traumatisant, c’est tout à fait différent.

C’est le cas par exemple des troubles bipolaires, considérés comme un «état-limite», c’est-à-dire entre névrose et psychose, et traités par des médicaments, alors que l’on sait maintenant qu’ils sont majoritairement dus à un syndrome de stress post- traumatique, suite en particulier à des agressions sexuelles dans l’enfance ou l’adolescence. Les caractéristiques de cet état peuvent de plus « choquer » moralement et provoquer le jugement ou le rejet, car la personne présentant cette symptomatologie va développer des comportements d’addiction, de mise en danger ou de sexualité débridée.  Ce jugement social, voire familial et amical, enferme ainsi la personne dans la honte et le silence, et renforce le problème à chaque acte « limite ». Ce phénomène est très bien montré par exemple dans le film "Les Chatouilles". Il sera donc indispensable, en plus d’un jeûne, de retrouver ce traumatisme initial parfois de longue durée comme dans l’inceste et d’en prendre soin avec une thérapie adaptée dans un lien sécure.

On me demande souvent si le jeûne peut remplacer  une psychothérapie. Je pense que non. Il donne à la personne blessée plus de ressources dans l’ici et maintenant. Mais l’accompagnement dans une psychothérapie adaptée, en particulier intégrant le corps, les émotions et les psychotraumatismes permet de sortir d’années, de dizaines d’années de non affirmation, d'effacement du désir et de la personnalité, enracinées dans une enfance blessée ou maltraitée. Mais le jeûne donnera l'énergie, la vitalité physique et émotionnelle, ainsi que les ressources nécessaires pour accompagner ce processus.

   Ainsi par le jeûne accompagné éventuellement d'une psychothérapie intégrative, vous remplacerez une médecine de la peur, de la menace, « si vous ne prenez pas ce médicament, si vous ne vous faites pas opérer, vous allez ... » par une approche holistique, globale, où l’être humain dans son ensemble est aussi considéré comme acteur de sa guérison.

   En créant un contexte favorable à la guérison, à la transformation, à la libération intérieure sur tous les plans, physique, émotionnel et mental, le jeûne permet à la personne de devenir son propre médicament.

 

CLAIRE SIBILLE

Psychothérapeute

Auteure du livre : Le Jeûne : une thérapie des émotions ?

https://exuvie.fr/livre/le-jeune-une-therapie-des-emotions/

Juin 2020, Éditions Exuvie

Le blog : Une Psy … Cause !

www.clairesibille.fr

Une première version de cet article a été publiée en 2020 dans le blog « Jeûner à la maison » en tant qu’invitée.

 

La lumière au bout de la nuit, Lasseube, janvier 2021.

La lumière au bout de la nuit, Lasseube, janvier 2021.

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