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Je suis psy … mais je vote !

par Marie-José Sibille

publié dans Cette société - c'est la notre !

Je suis psy … mais je vote !

 

 

Je ne vous dirai pas pour qui je vais voter : il y a des évidences inutiles à rabâcher et des nuances qui ne concernent que moi. 

Je ne vous abreuverai pas non plus de conseils, cette prise de pouvoir bienveillante parfois lourdement teintée de condescendance et de jugement, masqués sous le sourire carnassier ou le soupir fatigué de l’expert.  Le rappel de ce que j’ai pu ressentir aux prises avec la condescendance sous prétexte de soutien, m’est une barrière suffisamment solide pour ne pas vous infliger cela, même au corps et âme consentants de certains.

Alors j’aimerai plutôt partager les pensées qui m’habitent depuis plusieurs mois autour de cet enjeu de nos prochaines élections.

Par exemple se demander déjà si l’enjeu est aussi important qu’il en a l’air. 

Vous savez, ce petit vertige qui nous prend à nous éloigner en pensée de notre pays pour voir l’humanité comme un unique organisme qui grandit, évolue, se transforme, dans une tourmente énergétique et émotionnelle qui annonce la naissance d’un géant. Ou son avortement.

Ou encore se dire que dans cette grande école à ciel ouvert, avec sa cour de récréation mais aussi ses apprentissages fondamentaux, que constitue notre vie politique commune, nous avons peut-être suffisamment évolué pour entendre de multiples voix, pour avoir moins besoin de leader paternaliste tout puissant pour nous dire quoi faire et de quoi avoir peur ? 

Dans ce cas, nous n’aurions pas à faire face aux questions suivantes.

Et la première d’entre elles, où sont les femmes ? 

C’est une des questions récurrentes qui montre à quel point notre pays n’est pas prêt à une démocratie plus circulaire et moins pyramidale. Une démocratie où nous laverions tous ensemble le linge sale de la planète et de notre pays, en chantant et riant autour du lavoir, plutôt qu’une société où tout le monde continue à suivre comme un seul homme un chevalier solitaire chargeant sur le champ de bataille sans souci des plus fragiles, des champs de blé parsemés de coquelicots, des nids de petites bêtes écrasés sous ses pas.

La seule femme envisageable nourrirait à elle toute seule, et a certainement déjà nourri je n’ai fait aucune recherche, nombre d’articles psychanalytiques pointus sur l’absorption du phallus paternel, ou nombre d’essais éthologiques sur la nécessité pour la femelle dominante de détruire et soumettre toutes les autres femmes susceptibles de tenter le spermatozoïde du mâle alpha. 

Elle n’est donc pas très crédible en ce qui concerne l’éventuelle évolution des systèmes de pouvoir en place depuis quelques millénaires … 

Et les hommes les moins belliqueux, les plus circulaires, disparaissent vite dans les arrière-gardes des combats impossibles en se faisant traiter de doux rêveurs ou d’idéalistes irresponsables.

Alors évolution peut-être, mais révolution pas encore. 

Les femmes continuent d’apparaître comme les secrétaires, les muses ou les égéries plus ou moins bien inspirées de l’homme, celui qui continue de brandir le sceptre du pouvoir, le vrai, y compris par fille interposée.

Cette question va de pair avec celle de savoir si l’empathie envers les plus fragiles, la bienveillance et la reconnaissance envers la planète, la solidarité voire même l'amitié avec les différents, sont des valeurs qui vont un jour dépasser les voeux pieux et les déclarations d’intention. Je parle ici non pas de la société civile et de sa lente et encore marginale évolution, mais bien de l’organisation des pouvoirs dans la réalité quotidienne.

Donner le pouvoir aux empathiques, c’est donner le pouvoir à ceux qui mettent les plus fragiles devant, comme dans les meutes de loups, et pas loin derrière et en dessous, comme dans ces pyramides invisibles mais bien réelles dans lesquelles nous vivons plus encore que dans notre appartement du centre ville ou notre pavillon de banlieue. 

Choisir l’empathie c’est écouter d’abord ceux qui savent partir d’eux et de leurs émotions, plutôt  que ceux qui se réfugient derrière l’évidence de la raison, ceux qui reconnaissent les blessures de leur histoire et n’en rendent pas les autres responsables, ceux qui protègent d’abord ceux qui prennent soin des plus faibles, en nommant cette capacité la plus évoluée de notre cerveau comme une clé essentielle de notre survie et de notre évolution.

Choisir l'empathie, c'est donner la responsabilité du pouvoir à ceux qui maîtrisent leurs pulsions agressives parce qu'ils en ont conscience, au lieu de les laisser nourrir des relations et des décisions toxiques.

Choisir l’empathie, c’est déjà difficile en famille. 

C’est déjà difficile dans le couple. 

C’est déjà difficile avec nos propres enfants, avec nos vieux parents.

Alors dans une société, tu rêves ou quoi ?

Alors il vaut mieux couper les vivres aux plus fragiles, en espérant qu’ils disparaissent d’eux-mêmes faute de soins adéquats ? 

Il vaut mieux privilégier encore et toujours la loi du supposé plus fort, en imaginant que sa sueur héroïque retombera, nourricière, sur les plus faibles qui en sont avides ?

Il vaut apparemment mieux continuer à croire en ce qui n’a jamais marché, sauf pour quelques super prédateurs ?

Mais l'histoire nous rattrape heureusement. 

Et le plus fort, c’est au final le météorite qui a exterminé les dinosaures.

Et sous leurs grands pieds de géants sympas mais très maladroits, sous les grandes gueules pleines de dents de leurs méchants cousins tyrannosaures, se cachaient les graines de petites bestioles improbables ressemblant à des souris asthmatiques … nos ancêtres !

 

Notre mignonne ancêtre, reconnue en 2013, et née bien après le méchant ci-dessous ...

Notre mignonne ancêtre, reconnue en 2013, et née bien après le méchant ci-dessous ...

Ben oui, ils ont fini par disparaître.

Ben oui, ils ont fini par disparaître.

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Je déteste le mot « mari »  (Pour parler de l’homme de ma vie) ...

par Marie-José Sibille

publié dans Alterégales

Je déteste le mot « mari » 

(Pour parler de l’homme de ma vie)

 

 

Vous savez quel est l’homonyme du mot mari ?  

Marri … Etre marri, cela veut dire  « être désolé de quelque chose, attristé ou contrarié, fâché ». Vous comprendrez qu’avec un tel homonyme, votre mari, si vous persistez à vouloir l’appeler comme cela, vous fasse la gueule pour un oui pour un non, surtout pour un non d’ailleurs.

 

Mais il y a bien pire.

« Mari » vient du latin « maritus », lui-même dérivé de « mas, maris », signifiant mâle. Ce mot a éliminé « vir », l’homme.

Vous me voyez venir ?

Le mot mariage vient de mâle ! Il s’agit d’amener la vache au taureau ou la jument à l’étalon. La femme n’existe pas dans le mariage, son père la « mariait » c’est-à-dire la donnait à un homme, et sa tutelle passait du père au mari …

Vous allez me dire qu’au temps du mariage pour tous les choses ont bien changé.
Mais quand même.

 

Si il y a une chose qui ne m’a jamais trahie c’est bien l’étymologie. J’en suis fan depuis mon enfance. Où mon papa, comme je l’ai raconté dans un autre article, ouvrait un des douze volumes du Littré à table pour nous raconter l’histoire de chaque nouveau mot qui venait dans la conversation

Je décide donc de lui rester fidèle et de renier ce mot aliénant pour ma fière identité féminine.

Mais je suis mariée remarquerez-vous sournoisement.
Et alors, vous n’avez jamais changé d’avis, vous ?

Non je ne vais pas divorcer, mot dont l’étymologie signifie tout bêtement se séparer ou se détourner de quelqu’un ou de quelque chose. 

Parfois les mots ne cachent pas d’horribles sous-entendus dans leurs racines. 

 

Je ne vais pas changer d’homme, mais je vais changer de mot.

D’ailleurs quand vous pensez au mot mari, qu’est-ce qui vous vient à l’esprit, juste entre nous

Un psychorigide incapable d’exprimer un sentiment, de s’excuser ou de dire merci, et qui vous engueule encore une fois parce que vous avez mal garé la voiture, vous la reine du créneau ? 

A moins que ce ne soit un gros bébé anxieux, ça s’améliore pas avec l’âge, qui a besoin d’une maman pour lui faire de bons petits plats, lui laver ses chaussettes, et lui dire que « mais non enfin tu n’as pas de cancer de la prostate » ou au contraire, selon quelle femme vous êtes,

« n’oublie pas tes pilules et ta petite laine, il fait bien froid cet après-midi » ?

Ou encore un grand ado version complexe de Peter Pan passant son temps devant son ordi  ou avec ses copains, styles différents, un homme que l’idée de devenir père fait partir en courant, souvent, c'est le problème après vous avoir fait un bébé ?

Tout ça ce sont les maris, et j’en oublie sûrement, vous pourrez les décrire en commentaires.

 

Ce sont les maris, sûrement.

Mais ce ne sont en aucun cas les hommes de notre vie, et le mien en particulier.

 

Donc il faut trouver autre chose. Le mot conjoint est très moche, je vous passe l’évidence de ces deux mots horriblement accolés. Les mots époux et épouse sont vraiment très lourds, malgré leur étymologie acceptable et paritaire : « promettre solennellement », finalement leur lourdeur doit venir du « solennellement ».

J’aime bien dire « mon homme », comme lui  dit « ma femme », en toute équité retrouvée.

D’ailleurs puisqu’on y est, d’après les derniers étymologistes, le mot femme vient d'un radical foe, qui se trouve dans foetus, fecundus, et de mina, de sorte que foemina, signifierait celle qui nourrit, allaite. Joli, non ? Même si un tout petit peu réducteur.

 

Mais ça ne suffit pas. 

Surtout pour les présentations ou quand je parle de lui. Difficile de dire « voilà je vous présente mon homme », dis comme ça, ça a encore un côté vache et taureau, je préfère le garder pour l’intimité.

 

J’aime beaucoup le mot compagnon. Et là l’étymologie me soutient amplement. Compagnon, cela veut dire celui qui mange le même pain. Pour les intolérants au gluten, vous pouvez élargir à l’ensemble du repas, sachant que le pain était souvent, dans ces temps reculés, le meilleur des aliments du repas quotidien, et qu’il valait mieux partager son pain que sa poignée de glands.

Là ça me va bien. Surtout que les Compagnons, ce sont aussi ceux qui ont bâti les Cathédrales. Et avec mon compagnon, surtout lui mais j’ai aidé aussi, on a bâti notre maison. Et enfin le compagnon, c’est aussi celui avec qui je suis en chemin, en pèlerinage. Et au-delà du fait que nous avons vraiment fait le pèlerinage de Saint Jacques, la vie de couple est un chemin changeant qui traverse de nombreux paysages différents, et qui oblige à des transformations constantes ou à des chutes, des enlisements, ou des noyades retentissants.

 

Alors c’est acquis.

Je renonce définitivement au mot mari. 

Connaissant mon compagnon, je suis sûre qu’il n’en sera pas … marri !

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