Ça va bien, merci.
Ça va bien, merci.
Imaginez, c’est assez simple aujourd’hui, une ville dévastée par la guerre et les haines, avec à chaque coin de rue des hommes et de plus en plus de femmes en train de hurler leur appel aux armes et leur refus de la différence.
Imaginez ces hommes et ses femmes, nos frères et nos sœurs d’humanité, imaginez-les jetant sur la place publique, à la disposition malheureuse de tous, leur haine de soi et de l’autre jamais accueillie, jamais contenue, jamais transformée.
Imaginez nos enfants soumis à ces informations anxiogènes jour après jour et devant faire confiance malgré tout pour avancer dans la vie sans prendre un chemin de violence. Que cette violence soit envers eux-mêmes ou envers les autres, qu’elle soit directe ou plus perverse, à travers l’économie, la religion, la politique.
De nombreuses voix s’expriment pour créer et soutenir la solidarité collective comme dans le film « Demain », qui a médiatisé l’espérance en montrant aussi qu’une éducation renouvelée est la racine incontournable d’un avenir possible. Une éducation extirpée de la pédagogie noire, ça avance chez nous, et débarrassée du culte de la rationalité et de la réussite compétitive, c’est plus dur. Une éducation qui valorise le développement de l'empathie et de la créativité, ainsi que la vie émotionnelle et l'art de la relation. Il faudrait y rajouter des (psycho)thérapies qui permettent l'accueil et la transformation des souffrances et des négligences de l’enfance et de leurs conséquences à l’âge adulte. Des thérapies où la réponse à la perte d'un être cher ou au désespoir de l'abandon ne soit pas un antidépresseur ou un antipsychotique. Des démarches, quelles qu'elles soient qui valorisent la vie émotionnelle et la créativité qui deviendraient indispensables au quotidien et non pas superflues, à caser en dernier dans la liste des obligations quotidiennes et des décompressions plus faciles.
Peut-être plus à notre portée, c’est un acte de santé psychique individuelle mais aussi collective de cultiver, quand on le peut, le bout de terre intérieur où l’on se sent heureux.
Que ce bout de terre soit un lopin d’herbe coincé entre deux immeubles gris, un jardin de fleurs cultivé à côté d’une décharge, une brouette de tomates plein sol arrachées aux pesticides, une forêt vierge ou un champ d’herbes folles, une crique au soleil épargnée par la marée noire ou un pic durement atteint traversant les nuages.
Et même, si plus rien n’existe sur terre, une étoile filante qui traverse le ciel comme un espoir d’ailleurs fécondant le présent.