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Ça va bien, merci.

par Marie-José Sibille

publié dans Le quotidien - c'est pas banal ...

Ça va bien, merci.

Imaginez, c’est assez simple aujourd’hui, une ville dévastée par la guerre et les haines, avec à chaque coin de rue des hommes et de plus en plus de femmes en train de hurler leur appel aux armes et leur refus de la différence.

Imaginez ces hommes et ses femmes, nos frères et nos sœurs d’humanité, imaginez-les jetant sur la place publique, à la disposition malheureuse de tous, leur haine de soi et de l’autre jamais accueillie, jamais contenue, jamais transformée.

Imaginez nos enfants soumis à ces informations anxiogènes jour après jour et devant faire confiance malgré tout pour avancer dans la vie sans prendre un chemin de violence. Que cette violence soit envers eux-mêmes ou envers les autres, qu’elle soit directe ou plus perverse, à travers l’économie, la religion, la politique.

De nombreuses voix s’expriment pour créer et soutenir la solidarité collective comme dans le film « Demain », qui a médiatisé l’espérance en montrant aussi qu’une éducation renouvelée est la racine incontournable d’un avenir possible. Une éducation extirpée de la pédagogie noire, ça avance chez nous, et débarrassée du culte de la rationalité et de la réussite compétitive, c’est plus dur. Une éducation qui valorise le développement de l'empathie et de la créativité, ainsi que la vie émotionnelle et l'art de la relation. Il faudrait y rajouter des (psycho)thérapies qui permettent l'accueil et la transformation des souffrances et des négligences de l’enfance et de leurs conséquences à l’âge adulte. Des thérapies où la réponse à la perte d'un être cher ou au désespoir de l'abandon ne soit pas un antidépresseur ou un antipsychotique. Des démarches, quelles qu'elles soient qui valorisent la vie émotionnelle et la créativité qui deviendraient indispensables au quotidien et non pas superflues, à caser en dernier dans la liste des obligations quotidiennes et des décompressions plus faciles.

Peut-être plus à notre portée, c’est un acte de santé psychique individuelle mais aussi collective de cultiver, quand on le peut, le bout de terre intérieur où l’on se sent heureux.

Que ce bout de terre soit un lopin d’herbe coincé entre deux immeubles gris, un jardin de fleurs cultivé à côté d’une décharge, une brouette de tomates plein sol arrachées aux pesticides, une forêt vierge ou un champ d’herbes folles, une crique au soleil épargnée par la marée noire ou un pic durement atteint traversant les nuages.

Et même, si plus rien n’existe sur terre, une étoile filante qui traverse le ciel comme un espoir d’ailleurs fécondant le présent.

Etoiles filantes 2016 : Du 11 au 13 août en particulier

Etoiles filantes 2016 : Du 11 au 13 août en particulier

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NI OUI, NI NON ???

par Marie-José Sibille

publié dans La psychothérapie - de quoi ça parle

NI OUI, NI NON ???

C’est amusant.

Savoir dire non est défini en développement de la personne comme une capacité d’AFFIRMATION, qui est l’acte de dire oui … Pourtant certains non sont des négations violentes des besoins et de l’existence de l’autre.

Et trop souvent, le oui est une NEGATION de soi, le oui timide de la personne souffrant de phobie sociale, le oui désespéré de celle en situation de soumission ou d’emprise, le oui post-traumatique des victimes trop jeunes d’abus en tous genres, en particuliers sexuels.

Dans le cadre d’une psychothérapie en exercice libéral, qui s’appuie donc aussi, le mot porte les deux approches, sur la liberté de la personne qui vient nous voir, nous recevons beaucoup plus souvent des personnes dont le non peine à s’affirmer que celles dont le non écrase leur environnement. Ceux-là ne se remettent pas souvent en question … oui ou non ? Leur oui, quand il existe, est avant tout un oui à leur désir. Comment les toucher alors ? C’est une question récurrente.

Les victimes se soignent, rarement les bourreaux, plaie de notre humanité commune.

Grands moments quand ceux-ci s’ouvrent assez pour reconnaître ce qu’ils ont généré.

Et tous les gens qui ne sont ni victimes, ni bourreaux, ou l’un et l’autre en alternance, jonglant entre leurs différents états d’être ou parts d’eux-mêmes, les laissant vivre à tour de rôle, dans le ni oui ni non …

Dans le couple, l’art du ni oui ni non est aussi celui de la séduction, l’espace du désir et de la relation qui naît, ou renaît, un art à entretenir à deux dans la durée, surtout dans cette période de l’été qui laisse de temps en temps un espace autre que celui des obligations quotidiennes.

Et puis cela peut être aussi oui et non, oui à cette part là de toi, et non à cette autre, et comment négocier les non, tout en respectant les oui …

Les mots ont le pouvoir étrange de porter leur sens dans leur structure même.

En thérapie de groupe, l’énergie qui se dégage d’un non posé est verticale et territoriale, il raffermit et recentre la personne et son environnement. Ou il agresse et violente.

Le oui quant à lui est rond, ouvert et savoureux en bouche comme une boule de glace qui fond lentement. Mais il peut aussi ramollir la personne comme la même boule de glace au soleil, et provoquer la ruée ou le mépris de l’entourage.

Alors oui ou non ?

Quel oui ? Quel non ?

Sans oublier le ni oui ni non …

Madame OUI et Monsieur NON. Vous remarquerez que dans ce sympathique dessin à l'usage des enfants, le oui est porté par madame et le non par monsieur ...

Madame OUI et Monsieur NON. Vous remarquerez que dans ce sympathique dessin à l'usage des enfants, le oui est porté par madame et le non par monsieur ...

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