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le quotidien c'est pas banal !

Maigrir a tout prix ! Le poids des émotions.

par Claire Sibille

publié dans Alterégales , Je suis psy mais je me soigne ! , Jeûne et Detox , Le quotidien c'est pas banal !

Maigrir à tout prix ! 

Le poids des émotions.

 

Malgré la crise sanitaire dont nous sortons peut-être à peine et avec peine, malgré le réchauffement climatique dont nous ne sortons pas, la pression du poids continue comme si de rien n’était en particulier sur les femmes mais de plus en plus sur les hommes.  Régime et sport de salle à outrance avant « l’épreuve bikini » ou souffrance au quotidien, y compris dans notre vie professionnelle. Savez-vous que si vous êtes une femme obèse ou même en « surpoids », ce mot se référant explicitement à une norme, vous serez huit fois plus discriminée ? Un homme obèse ? Trois fois plus discriminé. Les recruteurs disent que la décision est prise dans les trente premières secondes de l'entretien, lorsqu'ils voient la personne.

En dehors de la pression normative du « 36 sinon rien » qui tourne à l’obsession chez trop d’adolescentes, il faut dire que c’est un vrai problème de santé publique aussi. En France, plus de 15% de la population adulte, soit 8 millions de personnes, est obèse, 30% de la population adulte est en surpoids et 5 % des enfants sont en situation d'obésité. Et le confinement n’a pas arrangé les choses !

Le jeûne peut vraiment aider à réguler ces problèmes.

 

Extrait adapté du livre « Le Jeûne : une thérapie des émotions ? », paru fin juin 2020 aux éditions Exuvie :

Ma chère grand-mère, déjà citée sur plusieurs sujets, me lègue quelques fiches de cuisine de régime témoignant que la pression du poids sur le corps de la femme ne date pas d’hier. Regardez-les !
 


En dehors de la viande midi et soir, et des tartines beurrées pour tenir le coup entre les repas, le plus drôle reste le dimanche et son injonction paradoxale de prudente liberté. Ces menus, élaborés par un médecin nutritionniste des années 50/60 sont la preuve, s’il la fallait encore, de la toute relativité́ des vérités scientifiques que l’on nous impose religieusement dans le domaine de la nourriture comme de la santé. 

Maigrir, pourquoi pas ? C’est une motivation essentielle et légitime pour nombre de jeûneuses et quelques jeûneurs moins soumis à la pression sociétale mais soucieux des risques accrus sur le plan de la santé.

Et puis maigrir c’est aussi souvent se libérer des kilos émotionnels superflus, accumulés dans le stress, les humeurs voire les états dépressifs, les états de dépendance affective aussi. 

Ce n’est pas pour rien que l’on parle du poids d’un deuil, d’une séparation, de la charge mentale ou émotionnelle en particulier des femmes. On peut imaginer cette charge comme un poids pesant sur les épaules ou sur la tête, comme les porteuses d’eau en Afrique, et finissant dans le ventre. 

Écoutons deux personnes que j’accompagne en psychothérapie sur ce thème : page109image58195328

Roger, un homme obèse d’une quarantaine d’années, ayant un travail à mi-temps pour raisons thérapeutiques : Je travaille à mi-temps mais je stresse à plein temps. La vie me pèse. Dans ma maison il y a une pièce où je mets tout mon bazar, mon bricolage, mes outils, je peux à peine y rentrer tellement elle est encombrée. J’ai l’impression que cette pièce c’est moi. 

Patricia, une jeune femme de 35 ans n’osant pas parler à son compagnon, dans son travail, à ses enfants, à ses parents de ce qui lui fait du mal : Plutôt que de dire les choses je les mange, j’ai trop peur. Après elles me restent sur le ventre, je n’arrive pas à les digérer, je remâche toute la journée ce que j’aurais dû dire, pu dire. Et la nuit je fais des cauchemars mais c’est comme des vieux bouts de rêve un peu avariés, comme des bouts d’os ou de chair. 

Un des nombreux discours négatifs contre le jeûne, surtout tenus par des personnes n’ayant jamais pratiqué, vous menace, côté́ poids, d’un retour en arrière pire qu’avant. Je peux témoigner qu’il ne tient pas la route, sous réserve d’un peu de persévérance, d’expérience, de maturité́ psychique aussi, il faut le dire, et d’adaptations de style de vie. 

Le jeûne peut devenir alors un des piliers de la mort des régimes « yo-yo », qui eux, oui, vous font régresser rapidement et prendre encore plus de poids. 

Je me rappelle du dégoût que j’avais ressenti en entendant parler une star d’un des pires régimes qui soit sur le plan de la nature, spécialiste du son d’avoine. Il parlait avec un mépris non dissimulé, aggravé par son air pincé, des personnes qui suivaient son régime en disant : Le gros, il pense comme si, il vit comme ça, il ne sera pas capable de ...

Je m’étais demandé comment on pouvait aduler une personne qui disait des choses aussi répugnantes sur soi, j’en avais la nausée. 

Et, pourtant, « le gros » et surtout « la grosse » s’amassaient en grand nombre autour de lui, avides du vide qu’il leur promettait. Et les journalistes souriaient et questionnaient sans jamais réagir à ce discours humiliant. Et son compte en banque devenu obèse me paraissait autrement plus obscène que « les gros » dont il parlait. 

C’est ainsi.

La nourriture est la plus grande dépendance qui soit ! Une motivation essentielle de mon premier jeûne était de sentir la possibilité́ de vivre sans. J’imaginais cela comme un envol. 

Cela fut le cas. 

Et la perte de kilos aide beaucoup à s’envoler. 

 

 

 

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Changer le nom des rues pour transformer le monde

par Claire Sibille

publié dans Le quotidien c'est pas banal !

Changer le nom des rues pour transformer le monde

Billet d’humeur graffeuse et tagueuse

 

 

Depuis quelques années déjà cette petite révolution gronde. 

Au lieu d’arracher les pavés des rues, certains se battent pour changer leur nom, et ce faisant, changer la culture commune.

Ces jours-ci, le racisme et le colonialisme remettent ce sujet à la mode, en Afrique et en France. Au nom des rues, il faut ajouter les statues aussi, les jardins publics, les stations de métro ou de tramways, les monuments publics comme les hôpitaux, les casernes, les écoles. Cela en fait de l’espace collectif à nommer pour représenter les valeurs et les héros d’une société. 

Il y a quelques années je m’y étais intéressée pour constater le faible nombre de rues portant des noms de femmes. En 2014, il y en avait seulement 2%, merci Jeanne d’Arc et Notre Dame, puis un peu plus tard un prénom récurrent, Simone Veil, Simone Weil, Simone de Beauvoir souvent associée à Sartre, et Marie Curie ne pouvant se séparer de son Pierre.

L’espace urbain était, est encore, entièrement colonisé par les hommes, leurs guerres, leurs œuvres et leurs églises. Cette situation évolue très lentement grâce à des actes politiques volontaristes dans certaines villes qui passent de 2 à 5 ou 6%. Grâce aussi à des actions qui permettent de médiatiser le sujet, comme celles de l’association Nous Toutes installant des panneaux ajoutant des noms de femmes sous les noms actuels, et ces graffeuses et tagueuses s’appropriant les murs de la ville et les arches des ponts. Mais les faits de guerre et les monuments religieux ont encore de beaux jours devant eux, de même que les héros officiels, même si l’on commence à regarder de plus près leurs valeurs, leurs paroles et leurs actes.

Or me semble-t-il, Il faudrait d’abord donner aux rues les noms des petites gens.

Il y aurait par exemple la rue Etienne Laborde, mort au combat, et juste à côté l’impasse Marguerite Laborde, femme du soldat mort au combat, ayant élevé seule ses cinq enfants tout en travaillant, à cause des guerres décidées par ces grands hommes dont trop de rues portent encore le nom.

Il y aurait aussi la rue René Bastien, mort à 8 ans des suites d’un accident de la route causé par un chauffard ivre mort ou une chauffarde pianotant sur son portable, ou l’inverse.

Peut-être aussi la rue Émilie Dubois, violée à 16 ans, et l’impasse Valentine Montuba, excisée à 4. Le passage Karim Assam, mort d’un cancer de l’amiante en venant travailler dans les chantiers de France et la ruelle Caroline Ventoux, assassinée à 40 par son compagnon fou-furieux, elle avait trop salé la soupe, il faut la comprendre, elle était amoureuse.

On pourrait ainsi réserver aux héros les Avenues, aux artistes les Allées et laisser à la mémoire de tous ces anonymes les impasses, les passages et les ruelles. 

Car ce sont déjà des lieux oubliés, parfois laissés à l’abandon.

Et j’aime ces bouts de trottoir que personne ne remarque, auquel nul ne prête attention. J’aime ces quelques mètres ignorés de tous, ces chemins de traverse que personne ne voit. La rue des orphelines, le passage de l’enfant, l’impasse des abattoirs. J’aime aussi l’histoire que ces noms me racontent. Et je me demande. Qui peut vivre dans ces vieux immeubles, dans ces impasses aux improbables noms issus d’un quelconque moyen-âge où l’on déposait les bébés non voulus au coin d’une maison de sœurs, où l’on tuait le porc au milieu de la rue dans les cris de joie des passants un soir de Carnaval ? 

Et pourtant, la lumière aux fenêtres sales, un pot de fleurs desséché, un étendoir à linge montrent la trace d’une humanité encore présente.

Quand je tombe sur un de ces bouts de ville au hasard d’une errance, je suis aussi heureuse qu’en dénichant un coquillage nacré sur la plage, une pierre brillante dans la montagne, une fleur sauvage agrippée au béton.

Exemples de nouveaux panneaux et d'actions de Nous Toutes (Wikipedia, noms de rues féminins)Exemples de nouveaux panneaux et d'actions de Nous Toutes (Wikipedia, noms de rues féminins)
Exemples de nouveaux panneaux et d'actions de Nous Toutes (Wikipedia, noms de rues féminins)

Exemples de nouveaux panneaux et d'actions de Nous Toutes (Wikipedia, noms de rues féminins)

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