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Journée de la violence faite aux femmes

par Marie-José Sibille

publié dans Alterégales

Journée de la violence faite aux femmes

Un petit texte pour la journée contre les violences faites aux femmes, destiné à l'origine à être lu lors de la marche, d'où son côté court et peu élaboré ...

Et regardez les deux liens que j'ai mis ! Le premier va vous donner la pêche !

 

Je m’appelle Marie-José Sibille, je suis psychothérapeute et écrivain.
En dehors de l'expérience personnelle dont j’ai témoigné dans mon blog, j’ai accompagné des dizaines de femmes, d’enfants et anciens enfants maltraités  le plus souvent par des hommes.

Des hommes qui ne pensent pas, des hommes qui agissent poussés par leur vide intérieur et leur violence.

Mais il y a aussi les femmes. La terrible place des femmes dans les maltraitances faites aux femmes, ces victimes qui deviennent bourreaux en présence de plus faible qu’elles. Elles peuvent aller jusqu’à tuer leurs filles à la naissance dans certains pays , sous pression de la culture machiste, ou traiter leurs belles-filles comme des esclaves. Il y a aussi ces femmes victimes sous emprise qui justifient leurs bourreaux quotidiens : 74 pour cent des femmes vietnamiennes pensent par exemple qu’il est normal que leur mari les batte si elles ne font pas leurs tâches ménagères ou sexuelles. De manière plus banale, il y a toutes ces femmes qui disent que le féminisme c'est dépassé, qui trouvent qu'on exagère depuis leur petite cage dorée, leur inconscience, l'emprise mentale dans laquelle elles vivent.

Victimes de violences, on vous dit, on nous dit de parler. Parler est utile. Parler est indispensable. Mais il faut que le contexte de la parole soit sécurisant, porteur, protecteur. Il faut que cette parole soit entendue, respectée, soutenue. C’est très dur de parler en face du silence, du vide, du rien. De la non reconnaissance. Pire, de subir l’humiliation ou le déni de notre parole par la police, la justice, des psys, des médecins, les réseaux.

Rien qu’aujourd’hui il y a l’histoire de cette adolescente violée dont le violeur a été relaxé. Le juge a estimé que sa culture ne lui permettait pas de comprendre le viol. L'agresseur a dit que pour lui toutes les femmes françaises sont des putes, qu’il n’avait pas compris. Le pire, c'est que son avocat est une femme.

Donc parler oui, mais quand on est sûre d’avoir un soutien humain chaleureux et sécurisant. Ne soyons pas dupes, la réalité est encore très loin d’avoir bougé. Le féminisme n’a jamais été aussi indispensable.

Alors je ne sais pas si l’humanité va mourir de chaud avant que l’on ait pu changer vraiment la donne, mais j’encourage nous toutes à parler, à créer de la solidarité, à écrire, à dessiner, à  transformer la blessure en perle.

Et c’est ainsi que nous toutes et nous tous pourrons faire bouger les choses.

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B
Merci de ta contribution engagée à ce combat
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