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Quatre jours après, encore Charlie, et quelques autres

par Marie-José Sibille

publié dans Cette société - c'est la notre !

C'était formidable la marche, bien sur. Je parle de la locale, je n'ai pas encore vu la nationale.
 
Quelques réflexions du jour: 
 
- un pays où caricaturistes libertaires et policiers sont victimes des mêmes assassins, ça c'est une démocratie! Ça fait penser à la coincidencia oppositorum  de Jung, à la complexité, à un lieu où le loup et l'agneau vont boire ensemble à la même source, à la relation entre l'homme et la femme (je ne dis pas qui est qui ...), bref à la vie. Plutôt qu'une société clivée où les policiers sont les méchants des anarchistes et le contraire ... Génial ce mariage entre la limite et la liberté, entre la loi et l'expression créatrice. 
- c'est encore le temps de l'émotion, et sûrement pour longtemps. Contrairement à des discours déjà présents, l'émotion n'annihile ni la pensée, ni l'action quand elle est juste. Trop d'actes et de pensées tuent l'émotion en France depuis Descartes, jusqu'à ce qu'elle ressorte de manière brutale, non humanisée, avec le visage de la haine et le langage de la violence. Il est temps de réconcilier la pensée, le corps et l'émotion. 
- pas de débat possible autour du "je suis Charlie" ou "nous sommes Charlie". À certains moments, rares, la seule réponse possible est l'appartenance inconditionnelle, le seul sentiment possible, la compassion. Je suis Charlie, Nous sommes Charlie, car à certains moments la différence individuelle doit céder la place à l'appartenance à des valeurs communes, et donc à un slogan forcément réducteur pour certains, mais fédérateur pour tous.
 
 
 
 
Plus de trente mille personnes à Pau ... dont moi ... Et moi émoi ...

Plus de trente mille personnes à Pau ... dont moi ... Et moi émoi ...

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C
Ce qui s'est passé la semaine dernière ne concerne pas que la presse ou la liberté d'expression, cela concerne la société dans son ensemble! c'est pas de moi mais j'aime car pour moi c'est un résumé de ce que l'on vit tous les jours: l'amour cotoie la haine, même si le mot haine est excessif et l'amour pas assez excessif... tout à coup un sursaut d'humanité a secoué, pas tout le monde non, mais beaucoup beaucoup et j'aime!! enfin un peu de douceur dans ce monde de brutes, enfin un peu de partage de valeurs par ceux et celles qui s'opposent systématiquement parce qu'ils n'ont pas les mêmes obédiences politiques et autres, c'était inespéré MAIS cela va t'il durer? je veux y croire et croire aussi que nos consciences (c'est un mot qui m'a semblé tres fort ces jours ci) s'illuminent et voient clair!!! <br /> Depuis on n'en parle plus trop autour de nous comme si c'était tabou, ou qu'on ait peur de ne pas l'avoir intériorisé!!! qu'on ait peur de se regarder vraiment, qu'on ait peur de faire bien, d'être &quot;gentil&quot;, ça me paraîtrait une bonne base, non? au moins, on aura peut être moins peur de dire ce que l'on a envie de dire....pas n'importe quoi non plus!!! <br /> Comme un tsunami, un voile s'est déchiré, de l'obscur on est passé à un clair obscur...avançons doucement mais sûrement, en mieux s'aimant, en ouvrant les yeux vers l'extérieur: on est tous des hommes et des femmes et avons tous (j'espère) les mêmes envies, d'être bien, de vivre bien! on pourrait si on voulait!!
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M
Je partage ton espérance. C'est vrai qu'il peut y avoir une baisse apparente d'intérêt, une peur d'en faire trop pour certains, mais vois à quel point le journal est vite parti ce matin, je n'ai pas pu en avoir même en ayant réservé ! Donc courage, on évolue. J'ai encore plein d'articles à écrire moi, même si je n'ai pas pu reprendre ce temps ces deux derniers jours ... En tous cas merci pour ton encouragement à l'humanité.
J
Un crayon pour créer<br /> <br /> Coincé entre deux doigts, le crayon de papier<br /> a couché de sa mine un tout petit dessin,<br /> bien innocent ma foi, juste pour s’amuser<br /> pour prendre du recul sur tous les grands desseins.<br /> <br /> Trop pris à faire l’humour il n’a pas vu venir<br /> fusils et noires cagoules, la guerre et l’ignorance,<br /> force barbare brutale, tirant sans prévenir,<br /> tuant des êtres humains d’une froide indifférence.<br /> <br /> Et sur la blanche feuille coule un épais sang rouge<br /> marquant d’une tâche sombre à jamais les mémoires.<br /> C’est uni dans le deuil un peuple entier qui bouge,<br /> marchant dans les larmes, les hommages et l’espoir.<br /> <br /> Le crayon est tombé mais il n’est pas cassé,<br /> à chacun appartient la chance de le brandir.<br /> La liberté demeure, le relais est passé,<br /> vivront encore demain : croquis, portraits, satyres.<br /> <br /> <br /> Merci Charlie
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M
Merci Jérôme.
Y
Date : Il y a environ 5 ans<br /> Lieu : Orléans, Argonne (un quartier chaud, je me régale d’aller acheter de la menthe fraiche, du thé vert, de la kesra (pain), et échanger 2 ou 3 mots avec l’épicier qui est de Khemisset, Maroc)<br /> <br /> Je suis peut-être inconscient ….<br /> Un samedi matin, comme souvent, je prends mon véhicule et je me dirige vers l’Argonne (j’habite au Belneuf), pour aller chercher le pain et le journal.<br /> Au détour d’une ruelle, j’aperçois un groupe de jeunes … maghrébins (environ 7 à 8 jeunes entre 12/13 et 15/16 ans). Ils me voient arriver, 3 ou 4 d’entre eux s’allongent sur la route. Je m’arrête bien entendu, ils ne bougent pas. Sur le côté les autres rigolent. Je sors de la voiture (à l’époque j’avais une Audi A4), j’enclenche la fermeture (on ne sait jamais). Je m’approche, je leur demande ce qu’ils font. Ils font les ignorants, « on ne vous avez pas vu monsieur » ….Bon … Au bout de quelques minutes je m’adresse à 2 d’entre eux qui portent le maillot de l’équipe du Maroc de foot. La discussion s’engage sur le foot dans un premier temps. Ils me disent qu’ils supportent le Maroc car ils sont Marocains. Je leur demande où ils sont nés. A Orléans me répondent-ils. Je leur dit qu’ils sont donc Français et non pas Marocains. Je leur demande si ils ont été au Maroc, si ils connaissent la capitale, le RIF, l’Atlas, Tanger, etc… Bien entendu ils ne connaissent pas sauf vaguement Rabat de nom. Alors là je leur dit les yeux dans les yeux : Moi je suis Marocain, je suis né à Kenitra, je connais …et pendant 10 mns je leur parle (je les saoule peut-être) du Maroc. Entre temps d’autres sont arrivés (le téléphone arabe ça marche sans mauvais jeu de mot …). Ils ont compris que j’étais mille fois plus Marocain qu’eux. Par la suite je les ai souvent croisé, ils me faisaient de grands signes ou ils venaient me serrer la main. Je ne sais pas ce qu’ils sont devenus. Certains sont peut-être partis faire un tour ailleurs… <br /> Sincèrement sur le moment je n’étais pas mécontent de moi. Je pense que ça n’a pas dû changer grand-chose ….
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M
Belle histoire, qui montre que les &quot;caractères humains secondaires&quot; que sont la couleur de la peau, la religion et autres peuvent être secondaires aussi dans le sentiment d'appartenance. Je sais que tu continues à montrer cet exemple.
T
émoi oh sii j'y étais ! c'est drôle je ne vous ai pas vu....<br /> depuis mercredi 7 janvier 2014 je ressens une nouvelle émotion que je nomme l'émotion &quot;charlie&quot; un mélange de toutes les émotions mais pas que...avec quelque chose en plus dont je ne trouve pas les mots pour le dire ou l'écrire mais que j'ai ressenti très fort samedi matin....<br /> <br /> txi
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