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livres et films pour enfants ... interieurs

Et les Mistrals Gagnants ...

par Marie-José Sibille

publié dans Livres et films pour enfants ... intérieurs

Et les mistrals gagnants …

 

 

J’ai encore du retard dans mon métier « critique littéraire et de cinéma », un an cette fois, pour vous parler d’un film très remuant au sens étymologique du mot « émotion », ce qui met en mouvement : « Et les mistrals gagnants … ». Mais après tout, ce retard permet de remettre en lumière un superbe documentaire.

 

Et les mistrals gagnants … donc. Un film sur la vie, tout simplement, nous dit l’affiche.

Pas si simplement me semble-t-il, pour au moins trois raisons :

  • La première c’est que pour un parent, accompagner son enfant dans la maladie, la douleur, la grande dépendance, parfois jusqu’à la mort, au lieu de l’accompagner vers la vie et l’autonomie, c’est tout sauf simple.
  • La deuxième c’est que pour un enfant, savoir que la mort est possible là tout près, prendre sur lui pour ne pas encore plus « fatiguer ses parents », supporter des traitements insupportables, que les adultes essaient de faire passer comme ils peuvent, je les comprends, à coup de sourires, bisous et promesses intenables, c’est tout sauf simple.
  • La troisième c’est que je ne sais pas vous mais moi la mort me pose encore quelques questions. Cela ne veut pas dire – surtout dans certains états de lien profond seule ou accompagnée – que je ne ressens pas une continuité possible. Ça veut dire juste qu’à moins d’être dans une toute puissance insupportable ou dans la description d’une expérience intime type NDE, personne ne sait très bien ce qu’il se passe de l’autre côté. Et si mourir est évident, l’accepter est tout sauf simple.

 

La maturité « à hauteur d’enfant » des sujets principaux de ce film vous en bouche un coin, surtout quand vous repensez à la crise que vous avez piquée hier quand le c…… devant vous ne démarrait pas assez vite au feu vert, c’est là toute notre complexité.

Nous n’avons pas tous eu des enfances où nous avons dû lutter – et parfois perdre – contre la mort et la douleur permanente, mais nous avons tous senti un jour, peut-être oublié mais senti, qu’il fallait prendre sur nous parce que Maman et Papa faisaient ce qu’ils pouvaient – ou pas – mais que dans tous les cas cela ne suffisait pas.

Et nous tentions alors de nous mettre sur la pointe des pieds pour montrer qu’on assurait et que Papa, Maman et les frères et sœurs aussi pouvaient compter sur nous.

Adultes nous oublions parfois de descendre de notre escabeau plus ou moins solide pour entendre et écouter la voix du petit enfant sans immédiatement interpréter, moraliser, conseiller ou gronder.

Voire même consoler prématurément. Consoler avant d’écouter et de laisser s’exprimer les émotions.

Celles du petit enfant dont nous avons la charge.

Celles du petit enfant intérieur oublié.

Cela se comprend, c’est très difficile d’arriver à être un enfant. « Il n’y a rien qui empêche d’être heureux », nous dit un des tout petits garçons du film en mettant une plante en terre.

En arriver là, c’est vraiment tout sauf simple.

 

 

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Zootopie, l'humanité telle qu'on la rêve ? Zootopie, un hymne à la biodiversité.

par Marie-José Sibille

publié dans Livres et films pour enfants ... intérieurs

Zootopie, l'humanité telle qu'on la rêve ?

Zootopie, un hymne à la biodiversité.

 

Ne me dites pas que vous n'avez pas besoin de rêver et de rire un peu dans ce monde de brutes. Le film "Zootopie" en est l'occasion idéale.

Disons d'abord que ce dessin animé n'est pas adapté aux enfants trop petits, je dirai à partir de sept ans minimum. Un petit garçon à côté de moi, 5/6 ans, a eu très peur des prédateurs (et j'ai moi-même sursauté au moins une fois, mais bon il faut que j'arrive à surmonter ça ...).

Mais c'est un petit chef-d'oeuvre de plus, dans la grande lignée de tout ce que nous réservent les studios d'animation depuis une dizaine d'années.

Zootopie, c'est un monde où tous les mammifères, prédateurs et proies, ont appris à vivre ensemble (apparemment en devenant tous végétariens ...). Mais cette société idéale est malgré tout une société de castes, de classes et de genres, où les lapines et les brebis ont intêrêt à rester dans leur pré carré à compter leurs carottes, et, en ce qui concerne la brebis, à tout prendre en charge pour son lion de patron. Ces deux femmes dynamiques vont sortir de leur case réservée, je ne vous dis pas comment, de même qu'un renard va transcender une maucaise réputation ancrée en lui depuis le harcèlement scolaire dont il a été victime dans son enfance.

De nombreux sujets d'actualité sont abordés dans ce dessin animé, le vivre ensemble dans la multiplicité, le racisme, le sexisme, l'exclusion, les dérives de la science et de la société de consommation. Et le message est humaniste tout en nous rappelant que nous sommes aussi des animaux, et qu'à force de détruire et d'exploiter la nature, elle finira bien par nous le rendre un jour, malgré sa sainte patience ...

Mais au-delà de ça, c'est un petit bijou de créativité et d'allusions cinématographiques ou sociétales incompréhensibles pour les enfants, même si cela les fait rire. Le yack baba cool méditant et son éléphante gourou sont par exemple très bien vus, parmi tant d'autres.

Cette zootopie où la ville et la nature s'entremêlent pour accueillir et faire vivre chacun à sa hauteur et selon ses besoins, risque de rester une utopie pour encore longtemps.

Mais le rire aide aussi à apprendre et à transformer.

Et de ce point de vue là, c'est une grande réussite.

 

                               

Vive la biodiversité !

Vive la biodiversité !

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