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LE LIEN FAMILIAL AUJOURD’HUI : DES DEFIS, DES RESSOURCES

par Marie-José Sibille

LE LIEN FAMILIAL AUJOURD’HUI :
DES DEFIS, DES RESSOURCES

Cycle de trois conférences à Pau :

Vendredis 16 juin, 22 septembre, 24 novembre de 19h à 21h.


Organisé par l’Association Naitre et Grandir Ensemble

 

Article de présentation - Claire Sibille


Quelles sont aujourd’hui les visions du monde et les approches éducatives et thérapeutiques soutenantes pour que la famille remplisse ses multiples rôles, à commencer par celui de base de sécurité dans un monde en mutation ? 
Après avoir beaucoup stigmatisé les enfants ou les parents à travers toutes sortes de symptômes éprouvants, après avoir souvent désigné la mère comme grande coupable, ou le père absent, ou un enfant bouc émissaire, le discours social aujourd'hui bouge un peu et laisse plus de place à la question du lien familial, telle que l’a toujours proposée la pensée systémique, ainsi qu’à une approche positive et proactive de la relation, centrée sur les dynamiques d’attachement et de résilience.
Plusieurs éléments caractérisent cette approche, par exemple :

  1. Acceptation de la Théorie de l’attachement en France et de ses conséquences, en particulier la remise en lumière du bon lien initial, loin de la désignation permanente de la mauvaise fusion mère-enfant issue de certains psychanalystes phobiques de la dépendance. 

  2. Acceptation de la notion complémentaire de résilience, c’est-à-dire la capacité à recréer des liens positifs et à se reconstruire malgré, voire grâce, aux souffrances traversées. Nous les déclinerons ici à travers la notion de Résilience familiale et de microrésilience quotidienne.

  3. Réflexion poussée sur les violences éducatives et leur statut légal, ainsi que sur les facteurs sociaux qui favorisent ces violences, comme par exemple la notion de burn-out appliqué aux parents ou aux familles. Nous développerons une approche centrée sur la Parentalité positive et bienveillante, en prenant le soin de bien définir ces termes qui peuvent être perçus, vécus et même transmis comme des règles de bon comportement, voire des leçons de morale.

  4. Développement de l’intelligence émotionnelle et relationnelle à travers la transmission plus généralisée d’une certaine culture psy mais aussi éthologique centrée sur le lien, les émotions, la résilience et l’approche positive de la vie et des souffrances traversées. Cette approche s'inscrit dans un style de pensée plus empathique, lié aux valeurs associées à la féminité, moins axées sur les stratégies individuelles de survie et de réussite et plus sur le lien, le réseau, la solidarité, la protection de la nature et le respect profond de la différence de l'autre. 

  5. Acceptation de la modification des familles elles-mêmes, à la fois dans leur structure - monoparentale, homoparentale, mixtes, adoptantes, recomposées - mais aussi dans leur temporalité, un enfant pouvant traverser plusieurs de ces formes familiales au cours de son enfance et de son adolescence. Cette évolution actuelle du lien familial a été mis en évidence dans le dernier rapport de l’Insee (https://www.insee.fr/fr/statistiques/1281271). Ne pas accepter cette évolution, se replier sur des définitions trop rigides de la parentalité et de l'enfance, associées souvent à des postures de pouvoir et des enfermements de rôles et de genre, refuser donc ces nouvelles émergences familiales, c'est se couper d'un très grand courant créatif et transformateur qui parcourt l'humanité d'aujourd'hui. 

 

REINVENTER LA FAMILLE

(Thème développé dans la première conférence)  

  

Familles recomposées, monoparentales, classiques, adoptives, mixtes, homoparentales, … Quelles ressources pour soutenir et maintenir le lien dans les familles actuelles ? 
Adopter sa famille, c’est aujourd’hui une nécessité pour nombre d’enfants pour lesquels le lien du sang n’est plus le seul repère. Il leur faut, il nous faut, réinventer des liens familiaux chaleureux et promoteurs de croissance pour tous les membres de la famille, quelle que soit sa forme, ses origines et son histoire. 
En effet, la famille change non seulement dans sa structure mais aussi dans le temps : aujourd'hui un enfant peur démarrer sa vie dans une famille classique, avec un père et une mère, mais aussi participer d'une famille métissée de par l'origine mixte des parents, ethnique et/ou culturelle et religieuse. Il peut appartenir à une famille issue de l’adoption internationale, où les enfants aux origines ethniques variées sont parfois mêlés à des enfants "biologiques", et ou les parents sont parfois deux papas ou deux mamans, en lien ou pas avec les familles d'origine. Il peut continuer dans une famille monoparentale, de fait largement au mains de la mère, et finir dans une ou deux familles recomposées, qui seront en alliance ou en guerre ouverte selon les cas … Ou alors passer son enfance et son adolescence comme enfant unique d’une mère seule et parfois isolée … Il peut connaître de grandes tribus familiales, de grandes fratries, ou au contraire ne connaître que ses parents, voire que sa mère, et se retrouver rapidement sans famille ... 
Que de configurations possibles ! Que de liens d’attachement à sécuriser ! Que de loyautés à faire coexister ! Que d'émotions à laisser vivre, apprendre à écouter, oser exprimer !
Ainsi nous devrons apprendre à écouter les blessures d'abandon et de rejet, les questionnements autour des origines qui peuvent prendre de multiples formes, ainsi que les conflits de loyauté. Nous devrons trouver les résiliences possibles autour du lien d’attachement en fonction de l’âge de l'enfant, mais aussi du lien parental, ainsi que le poids des perceptions sociales, des préjugés, des tabous, c'est-à-dire penser la famille dans un modèle bio-psycho-social en acceptant l'existence de toutes ces influences sur ce qui nous paraît le coeur de notre intimité. Il nous faut aussi entendre le ressenti de nos enfants, même petits, ce n'est pas simple, et accepter que pour eux la vie est parfois beaucoup plus compliquée que ce que nous souhaiterions ou imaginons. Apprenons aussi les manières de parler et vivre tout cela EN FAMILLE, dans la bienveillance mutuelle, qu’il faudra encore une fois prendre le temps de bien définir ...

 

L’ADOLESCENCE : LE PIRE AGE DE LA VIE ... DE PARENT ? 

(Thème développé dans la deuxième conférence)  

L’adolescence est un âge de la vie qui peut « épouvanter » nombre d’entre nous, confrontés aux nombreux risques psychosociaux que doivent affronter les jeunes et aux mutations liées à l’émergence de l’univers virtuel dans nos vies réelles.

Mais l'adolescence c'est aussi un vent de liberté qui traverse les familles les plus tranquilles et qui demande à chaque membre de la famille, à commencer par les parents : Qu’as-tu fait de tes rêves ? Où en es-tu de tes amours ? Où s’est égaré ton désir de vivre ? Ces questionnements bouleversants peuvent faire exploser alors le couple victime non plus d’un « baby-clash » mais d’un « ado-rush » …!

Qui dit rush dit barrières de protection, et nous parlerons aussi des addictions et des transgressions, des limites et de la question de l’autorité. Qui dit rêves met en scène la question de l'identité et donc celle de l'estime de soi. Celle aussi de l'orientation professionnelle, pouvant être source de beaucoup de peurs et d'incompréhensions mutuelles.  Qui dit amours parle de sécurité dans le lien et d'appartenance, mais aussi de passion, de chagrin d'amour, et recherche d'absolu.

Nos ados doivent survivre à une double tempête hormonale et neuronale ... Nous réfléchirons ensemble pour ne pas rester sur le bord de la route à regarder passer nos coureurs, dans la crainte anticipée du vide qui suivra, mais au contraire en utilisant l’énergie traversant la famille pour la redynamiser et réinventer notre couple ou notre vie affective.

L'adolescence nous met au défi d'aimer sans le retour affectif immédiat de l'enfance, d'aimer avec moins de contrôle, d'aimer en restant derrière, d'aimer en acceptant de perdre le pouvoir ... Il est essentiel alors d'investir d'autres champs d'expérience que ceux de la parentalité, si jamais celle-ci a pris une place dévorante dans notre vie d'adulte.

 


TRAUMATISMES ET FAMILLE

(Thème développé dans la troisième conférence)  


Parfois, à travers le trauma, la présence de la mort vient bouleverser la famille. Que ce soit la mort réelle ou la menace aigue sur l’identité qui confronte à la mort, que change l’approche d’une thérapie centrée sur le traumatisme plutôt que sur la personne qui le subit ?
Inceste, maladie grave, deuil, quel accompagnement pour le traumatisme intrafamilial en fonction de sa nature ? 
Et quand l'agression vient de l’extérieur, ou est antérieure à la mise en place de la famille, comme l’est par exemple la blessure d’abandon dans la famille adoptante, comment aider la famille à être résiliente ?
Nous aborderons également dans cette conférence le thème de l’anxiété familiale, qui augmente spectaculairement dans les dernières années étant donné les menaces qui pèsent sur notre monde, terrorisme, catastrophes climatiques, problèmes d’emploi, ultra-pauvreté … et comment y réagir par un attachement familial suffisamment sécure, ni trop désengagé, abandonnant, source de troubles de la personnalité souvent nommés "borderline", ni trop enchevêtré, surprotecteur sources de troubles anxieux ou dépressifs, avec leur kyrielle de symptômes allant de la dépression à la phobie scolaire, de l'addiction au suicide.

 

 

Naitre et Grandir Ensemble (naitreetgrandirensemble@gmail.com / 06 79 71 88 47)
https://www.facebook.com/naitreetgrandirensemble/

 

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