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le metier de psychotherapeute

LES BONOBOS N’ONT PAS LA WI-FI

par Claire Sibille

publié dans Cette société - c'est la notre ! , Le métier de Psychothérapeute , Malheureusement tout est vrai !

LES BONOBOS N’ONT PAS LA WI-FI

Billet d’humeur hypersensible

 

Dans le  film « Pleasantville », deux jeunes pénètrent dans la série télévisée qu’ils aiment en traversant l’écran, et transforment l’histoire des acteurs par leurs interventions. Penchée sur mon écran face à la personne que j’accompagne en séance de visio-thérapie, j’essaie de toutes mes forces de faire de même chose, mais je n’y arrive pas ! Mon corps reste désespérément au même endroit, et je me retrouve au bout du compte avec la nuque raide, les sourcils froncés et les abdominaux tendus comme signes corporels visibles de mon empathie affective. 

Je ressemble à un bonobo cherchant à réconforter un partenaire séparé de lui par les grilles d’une cage et souffrant de ne pouvoir le prendre dans les bras, ou juste lui mettre une main sur l’épaule, voire sentir une chaleur corporelle de proximité.

Je sais, j’exagère. Un peu. Les séances visio marchent très bien avec certaines personnes. Et même avec la plupart après quelques essais. Quant aux séances par téléphone elles sont même parfois plus efficaces qu’en direct dans certaines situations très précises : difficulté importante dans les contacts, situation traumatique porteuse de honte, besoin de confidences cachées à l’ancienne, un peu comme dans les confessionnaux.  

Mais je ne peux assurer que quelques séances virtuelles en restant efficace, contrairement à certain.e.s qui arrivent à les multiplier. Hypersensibilité à l’écran, me dit-on, ce qui m’agace assez. En effet, pourquoi Hyper ? Sur quelle échelle de valeur ? Donc de jugement ?

Imaginons un rhinocéros versus un suricate. La tribu des rhinocéros va juger que les suricates sont vraiment TROP des hypersensibles ! Et certes, ils sont plus souvent en alerte que les rhinocéros et leurs larmes… de crocodiles. Ils ont la peau plus fine, les oreilles plus pointues, et un nez qui bouge dans tous les sens plutôt qu’une corne dont la poudre est censée soutenir les virilités défaillantes. 

Mais dites-moi, pourquoi le rhinocéros serait l'étalon auquel rapporter toutes les mesures de sensibilité ? Pourquoi la tribu des suricates ne déciderait-elle pas que ce sont les rhinocéros qui sont TROP hyposensibles ? Une histoire de pouvoir et de mâles alpha peut-être ? Les rhinocéros seraient-ils plus représentés que les suricates dans les sommets de nos pyramides humaines ? Y compris chez les « psys » ? Quelle surprise…

Et voyez-vous ça, le dictionnaire automatique de mon ordinateur reconnaît le mot hypersensible mais pas celui d’hyposensible : je le rajoute donc d’un clic affirmé de la part de la tribu des suricates !

Dans la démarche de psychothérapie non médicale qui est la mienne, il était normal d’interrompre totalement les séances en présence pendant les 55 jours du confinement et elles ne reprendront que très progressivement. Pourquoi si progressivement ? Parce que pire que la visio-consultation, il y a la consultation masquée ! Comme ces images d’enfants tout jeunes parqués chacun dans son carré dans la cour de récréation ou derrière une boîte en carton sur leur table, la consultation thérapeutique avec masque me fait entrer de plein fouet dans un monde délirant auquel je ne veux pas participer. Je porte mon masque avec rigueur dans tous les espaces nécessaires, et j’en trouve le port évident pour toutes les professions médicales, là n’est pas la question. Mais pas dans mon métier, mieux vaut encore l’écran ou le téléphone.

Mais peut-être là encore vais-je muter et m’adapter ? Qui sait. L’empathie affective est censée diminuer au fur et à mesure que la distance augmente car c’est une compétence qui s’inscrit profondément dans le corps à corps et le partage émotionnel entre le bébé, l’enfant et ses figures d’attachement. 

Mais peut-être d’autres formes de cette qualité essentielle vont prendre la relève dans la dystopie que nous traversons ?

Ce qui est sûr c’est que si les bonobos n’ont pas la wi-fi, ils ne portent pas non plus de masques. Par contre ils pratiquent régulièrement la distanciation sociale en cas de maladie contagieuse, oui, oui, vous pouvez vous renseigner. 

Le super bouquin de Franz de Vaal.

Le super bouquin de Franz de Vaal.

LES BONOBOS N’ONT PAS LA WI-FI

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L’Ecothérapie intégrative, une thérapie adaptée aux défis d'aujourd'hui.

par Marie-José Sibille

publié dans Ecothérapie , Le métier de Psychothérapeute , STAGE

L’Ecothérapie intégrative, une thérapie adaptée aux défis d'aujourd'hui.

 

Si je me définis de plus en plus comme Écothérapeute c’est en reconnaissance à la nature, le corps maternel et féminin de la terre, dont le contact possède un puissant pouvoir de guérison.

Aujourd’hui blessée par ses enfants, surtout par certains de ses fils, son pouvoir reste intact et elle est résiliente, elle se remettra de ses blessures avec ou sans nous.

Avec un peu de nous peut-être, car face à l'effondrement annoncé et à l'écoanxiété grandissante, face au retour et à l'éveil des hommes et des femmes sensibles et à leur nombre qui croit maintenant exponentiellement, elle met à notre disposition toutes ses ressources pour guérir et grandir au lieu de nous juger. Mais la nature ne suffira pas à nous guérir si nous fermons nos émotions, notre corps et notre esprit. En tous cas pas aussi vite. Aussi je lui adjoins tous les outils accumulés au cours des années pour les mettre au service de ce travail intérieur et relationnel que l'on nomme souvent psychothérapie. C'est pour cela que je parle d'Ecothérapie intégrative.

Quels sont ces outils qui me paraissent aujourd’hui essentiels ? 

Qu'est-ce qui nourrit aujourd’hui mon Être thérapeute et lui permet d’être efficient ?

 

Je mets donc l’Ecothérapie en premier, dans son double aspect, détaillé dans un autre article, de travail avec la nature et de travail sur et avec l’habitat de la personne (Eco = habitat).

Je préfère le mot habitat, signifiant "lieu favorable à la vie" à celui d'environnement, signifiant "ce qui tourne autour de nous". Car justement il faut arrêter de penser que la terre est là pour nous servir et que l'univers tourne autour de notre nombril comme si nous avions 3 ans.

Même si Giordano Bruno a atteint la liberté intérieure au fond de sa prison, même si Mère Térésa courrait avec joie auprès des enfants sur les montagnes d’ordures de Calcutta, il n’en reste pas moins que transformer son habitat pour le mettre en harmonie avec son être intérieur et ne plus le subir est prioritaire dans la guérison ou l'accomplissement de soi. Et d’ailleurs, maintenant que j’y pense, c’est ce que ces deux personnes ont fait !

L’habitat inclut la profession, la famille, la maison, la planète, tous ces lieux que nous devons maintenir ou rendre "favorables à la vie", en les dépolluant de leurs aspects toxiques sur les plans physique comme émotionnel et relationnel.

 

Au même niveau que l’Ecothérapie, je mets la Psychothérapie de l’Attachement au centre de mon approche thérapeutique, démarche que j'ai approfondi tout au long de l’accompagnement des familles, des enfants, des adolescents et des couples, et aussi dans le champ de l’adoption.

En écho avec la relation première entre le parent et son enfant, l'attachement met l'accent sur la réalité partagée, base de l'empathie, tout le long de l'accompagnement dans le processus de guérison ou de transformation.

Cette approche met le lien thérapeutique au cœur du processus de guérison. Le lien n'est pas le transfert, ni la résonance, ni toutes ces formules distanciés pour prétendre que la relation thérapeutique ne nous met pas vraiment en lien d'humanité. Non le lien c'est bien le Nous, le "Etre ensemble" plutôt que le "Etre au-dessus" ou "Etre à part", tout en assumant pleinement la place particulière que nous occupons et la demande de la personne qui s'adresse à nous. Il ne s’agit pas simplement de bienveillance mais de présence, d'empathie, de congruence, de travail en miroir et de capacité profonde à se transformer soi-même en tant que thérapeute pour devenir son principal outil de travail. Dans une approche comme celle-là, les thérapeutes se forment en continu et se transforment aussi au fil des personnes accompagnées, comme un outil devient de plus en plus adapté à la main de celui qui l'utilise et donc de plus en plus efficient.

Ce que la notion d’attachement amène de particulier, c'est la notion de « portage » physique et émotionnel ainsi que de sécurisation de la personne accompagnée.

Cela peut se ressentir dans la posture du thérapeute, dans sa capacité à accueillir les émotions, les sensations et la parole en commençant par autoriser leur expression sans se sentir menacé.e, et aussi sur le "Etre avec" c’est la partie impossible à apprendre à l’université.

En dehors de son application à l'intérieur même du lien thérapeutique comme outil de guérison, je travaille en priorité sur la qualité de l'Attachement dans les familles, les couples et les groupes, avec les enfants et les adolescents, car un attachement suffisamment sécure, que j'ai également détaillé dans d'autres articles, garantit une base de résilience solide, une bonne gestion du stress et la capacité à accueillir les émotions et leurs messages si importants. 

 

Je mettrais ensuite l’approche psycho-traumatologique, car elle est profondément déculpabilisante en nous faisant considérer les troubles psychiques essentiellement comme des conséquences de blessures plus ou moins profondes et répétées, et non comme des structures innées de personnalité impossibles à transformer, juste à calmer par des médicaments psychotropes. La notion de résilience, cette capacité à se réparer et même à se transformer positivement après des traumatismes va de pair avec cette approche. Ainsi au lieu de travailler avec des diagnostics nous travaillons avec des personnes blessées. Car même si les diagnostics sont souvent utiles, ils finissent par enfermer, en particulier au niveau du chemin de guérison. Dans cette approche, les connaissances en neurosciences peuvent être utiles, mais pas indispensables à l'art du thérapeute. Ceci dit, cela peut être passionnant de comprendre dans la limite des connaissances actuelles le fonctionnement du cerveau et du microbiote intestinal, leur rôle dans les émotions et les symptômes des traumatismes, ainsi que leurs capacités surprenantes pour nous aider à guérir et grandir. 

 

Enfin, il y a tous les outils formidables dont nous disposons depuis toujours ou plus récemment : Art-thérapie et expression de soi sous toutes ses formes, puissance du groupe, rituels inscrits dans la mémoire humaine, pratiques ancestrales "revisitées" comme la méditation ou les langages synchroniques, thérapies psychocorporelles humanistes héritières des 70's comme l’Analyse Psycho-organique, et les plus récents comme l'EMDR (Thérapie par les mouvements oculaires et les stimulations bilatérales), l'ICV (Intégration du cycle de vie), et des dizaines d'autres au fur et à mesure que les professionnels ont envie de structurer et de transmettre ...

Je sais que nombre de collègues considèrent chacune de ces approches comme suffisante en soi, voir même "au-dessus" de toutes les autres. Mais pour avoir appris toutes celles que je nomme et les avoir appliquées dans ma pratique, je m’en tiens à ne les considérer que comme des outils, des outils puissants voire indispensables, mais néanmoins des outils, à adapter à chacune et chacun. Et ne considérer que l'outil fait de nous des technicien.nes de la psychothérapie et non des thérapeutes. C'est un autre métier. Un autre intérêt de l'outil qu'il faut mentionner c'est son côté sécurisant pour les personnes en quête de la bonne démarche mais peu enclines à faire spontanément confiance à la relation !

 

Certains pourront par ailleurs trouver que je mets la barre très haut et que c'est difficile alors d'être ou de trouver un bon thérapeute.

Mais non !

Bouche à oreille ou confiance dans la vie, la thérapie fait partie de la Nature, elle est donc disponible au détour du chemin !

 

 

 

Mon corps de femme et moi, retour du stage de mai 2019. Deuxième partie. Le travail sur les silhouettes, une expression de soi ... habitée ! L'annonce du stage 2020 sera bientôt sur ce blog.
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