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MON JEÛNE ET MOI, DIX ANS APRES …

par Claire Sibille

publié dans Je suis psy mais je me soigne !

MON JEUNE ET MOI, DIX ANS APRES …

#jesuisunemanchotte 😂

 

Résumé : Le jeûne a tellement changé ma vie que je lui ai consacré un livre. Il est devenu depuis une incontournable pratique annuelle, voire bisannuelle, depuis… 10 ans ! Décidé dans un deuil complexe, la mort de ma mère qui regroupait en fait le deuil de mes deux parents, il m’a appris bien plus que ce que j’en attendais. Cet article en deux parties se veut une brève actualisation de mon livre, et un partage sur mon jeûne actuel.

Chaque jeûne est différent.

Si aucun n’a été aussi difficile à démarrer que le premier, certains ont été d’une grande facilité, voire une parenthèse de plaisir sans contrainte, car ayant changé complétement d’hygiène de vie, un des cadeaux du jeûne, je n’avais pas grand-chose à soigner. Je ne suis plus tombée malade… jusqu’au COVID !

Mais le corps n’est pas seul en cause. Ainsi mon jeûne actuel s’accompagne d’une fatigue assez inhabituelle, voire contraire à la plupart de mes expériences où dès le troisième jour j’ai une énergie débordante. Le tout est de savoir pourquoi. Et je sais pourquoi. J’ai eu un automne et un début d’hiver surchargés de contraintes, donc de lâcher-prise sur ma pratique alimentaire. Je ne vous parle pas de manger de la viande rouge ou de boire un litre de bière par jour ! Mais un relâchement sur le pain, le sucre, le fromage, suffit largement. J’ai aussi noté que le jeûne intermittent que je pratique la plupart du temps six jours sur sept depuis 2015 devenait plus difficile. C’est ce dernier point qui m’a poussé à partir re-jeûner le plus vite possible.

Mais de plus, comme je l’ai largement témoigné et démontré dans mon livre, le jeûne agit aussi beaucoup sur les émotions. C’est un aspect qui n’est pas assez mis en avant, même chez les convaincus, tant le jeûne, dans les pays où il est reconnu, ce qui n’est malheureusement pas le cas de la France, est centré sur les maladies, et en particulier les maladies graves comme le cancer ou le diabète de type 2. À ce stade, peu de place pour les émotions. Or j’ai dû avaler sans bien les digérer beaucoup d’émotions l’automne dernier, en plus de celles bien identifiées et gérées de mon métier de psychothérapeute. En dehors d’évènements privés, mon estomac émotionnel n’a pas réussi à digérer complétement une inquiétude croissante sur l’état du monde !

Le compostage et le recyclage font partie de mes obsessions naturelles. Que ce soit dans l’utilisation des toilettes sèches, dans l’achat privilégié en recyclerie, mais aussi dans la psychothérapie, qui peut être un super recyclage des traumatismes et des émotions, dans l’écriture qui a le même pouvoir, je recycle, je composte, je transforme. Pour celles et ceux qui sont sensibles à ce calendrier symbolique du vivant, je suis née à la fin de l’été, sous le signe de la Vierge, doublé d’un ascendant Vierge aussi, et c’est le moment idéal pour ces activités, y compris aux niveaux émotionnel et mental. Le mot même de Vierge me parle du jeûne !

Ainsi le jeûne était fait pour moi. Car il est avant tout un remarquable processus de compostage et de recyclage. Une thérapie naturelle, et même tout simplement une pratique naturelle, comme nous le montrent non seulement les animaux comme le fameux manchot, qui jeûne 6 mois sur douze, et bien d’autres, mais aussi les arbres, et les civilisations humaines qui ont gardé un lien avec la nature depuis toujours.

Le jeûne est une thérapie holistique, globale.

Le jeûne est une thérapie du vivant.

En France, il faut se battre contre la médecine classique, ou plus exactement ne pas en parler et le faire de son côté, c’est dommage. Mais c’est la force des lobbies. Produire de la malbouffe et ensuite vendre des médicaments pour en corriger les effets délétères, c’est tout simple comme processus. Se rajoute à cela un esprit cartésien dans le pire sens du terme, un mental rationnel mais non raisonnable qui se méfie de tout ce qui est naturel, car le but de l’homme, dans cette vision est de se couper de la nature pour pouvoir la dominer et l’exploiter. Si vous regardez le passionnant dernier documentaire d’Arte sur le jeûne que je vous mets en lien en fin d'article, vous découvrirez le texte produit par le Conseil national de l’ordre des médecins, et vous en tirerez vos propres conclusions.

Pour les novices qui me liraient, il existe trois sortes de jeûne, le jeûne hydrique, que je pratique, où l’on ne boit que de l’eau et parfois une tisane, mais pas dix par jour ! Le jeûne sec, particulièrement efficace mais qui peut être inaccessible, je ne l’ai pratiqué quant à moi que quelques jours mais je le case dans mon jeûne hydrique dès que je peux. Et le jeûne de type Buchinger, pratiqué dans toutes les cliniques européennes (France exclue !), qui est une forme de diète à moins de 300 calories par jour à base de jus et de bouillons. Il ne me convient pas, j’ai besoin dans le jeûne de faire l’expérience du vide.

Et il est fondamental, suite à un jeûne, de faire un reprise alimentaire progressive et si possible de changer son mode d’alimentation et d’intégrer le jeûne intermittent. Pas pour perdre du poids comme on le rabâche sur les réseaux, mais pour rester vivant, tout simplement.

Cette fois-ci, j’ai réussi à bloquer le temps nécessaire à un jeûne de 8 jours, mais je suis déjà frustrée de ne pas faire plus !

À suivre très vite, quelques bénéfices émotionnels du jeûne, qui me ravissent à chaque fois …

 

 

 

Partout en ligne et sur commande dans votre librairie ou sur le site des Éditions Exuvie.

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F
Le jeûne oui le jeûne je pratique le 16/8, pas toujours évident a appliquer mais je trouve dans ce jeun, une façon de contrôler ma glycémie, mes intolérances alimentaires me sont moins contraignante.<br /> Il est vrai qu au début cela me plaisait de contrôler de me contrôler ayant un gros problème de boulimie cela me rassurait d être en jeûne entre guillemets Puis mon poids ne descendant pas les remarques incessantes adresser on ruiné le plaisir que le jeûne me procurai <br /> Dommage que les évènements que je vis depuis quelques temps jouent néfastement avec ma santé mon corps..<br /> Il faudrait que je me replonge assidûment dans le jeûne mais voilà ma persévérance est mise à rude épreuve..<br /> Je vous écris et pendant ce temps d écrit le envie me reviens dans merci de ces paroles .merci de ce livre écrit que je vais commander de suite ..<br /> J espère qu il va m aider pour guérir.<br /> Namastés.
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C
Bonjour Florence. Merci pour ce commentaire très touchant. Heureuse que vous ayez quand même pu vivre le plaisir, ce sera un des thèmes de l’article d’aujourd’hui. Peut-être reprendre le jeûne dans un groupe, certains sont peu onéreux, vous aidera à trouver un autre moteur que le contrôle, très difficile à tenir. Et aussi en tant que psy, je ne peux que vous encourager à aller voir de quoi votre boulimie est le symptôme, la face visible d’une blessure cachée. J’espère que mon livre vous aidera dans ce parcours.
J
Pour ma part, j'étais habituée à faire annuellement un jeûne de 5 à 7 jours. Lors de mon avant dernière tentative, j'ai senti que je me fatiguais beaucoup sans ressentir de bienfaits. J'ai décidé (je suis juste à l'écoute des besoins de mon corps, je ne suis aucune règle, aucun diktat, sauf mon ressenti) de faire un jeûne de 24h/hebdomadaire. Ce rythme me convient parfaitement.<br /> J'ai néanmoins fait un jeûne encadré de 7 jours type Buchinger avec randonnées, clôt par un jour de jeûne sec. Je me sentais très bien mais à peine rentrée chez moi, j'ai été touchée par la grippe (c'était en septembre 24 donc en avance sur l'épidémie qui ne m'a pas à ce jour atteinte!). Je crois que mon corps s'était trop affaibli. Je précise que j'ai 74 ans et que j'ai décidé le jeûne hebdomadaire il y a 6 ans environ. Il me semble que, plus j'avance en âge, moins un jeûne prolongé me convient.<br /> Ce n'est pas un conseil, juste un constat que j'ai fait sur moi-même.
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C
Tout à fait d’accord ! Il y a plein de manières de mettre en œuvre le processus d’autophagie du jeûne. Et celui que tu décris est très intéressant Je l’ai pratiqué avec bonheur pendant un an en 2015, j’avais mis un panneau : « Maman jeûne tous les jeudis »😂. Il y’a aussi le 5/2 : 5 jours on mange et 2 jours séparés on jeûne, ou le jeûne intermittent 16/8 … Il y a un bon podcast sur France Culture, Carnets de santé, dont un des dernier épisode décrit tout cela.